Quelles applications mobiles pour un mode de vie écoresponsable ?

Quelles applications mobiles pour un mode de vie écoresponsable ?

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Crédit: WWF

Alimentation, tri, troc...Face à l'urgence climatique, des applis mobiles vous aident à devenir un modèle de consommateur éthique.

#leplastiquenonmerci une journée France Inter et Konbini le mercredi 5 juin. Enquêtes et reportages pour mettre en lumière les personnalités qui se battent pour changer les comportements.

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Vous êtes probablement au courant, mais l’activité industrielle humaine est en train de réduire irrémédiablement l’espérance de vie de l’écosystème actuel. À en croire les différents rapports des autorités scientifiques internationales, il est déjà presque trop tard pour espérer esquiver le scénario à la Mad Max qui nous attend pour la fin du siècle, malgré les indéniables efforts de nos gouvernants (+2,7 % d’augmentation mondiale de CO2 en 2018, la classe) et de millions de lycéens déterminés à marcher dans les rues chaque vendredi avec des pancartes en carton recyclé.

Forcément, dit comme ça, on se sent impuissant. Et se sentir impuissant à changer les choses, c’est déprimant. Et un citoyen déprimé, c’est mauvais pour la croissance. Plutôt que de regarder dans les yeux l’apocalypse climatique qui s’annonce et s’interroger sur son éventuel lien de causalité avec la philosophie politico-économique qui gouverne nos sociétés depuis le milieu du XVIIIe siècle, une foultitude d’applications mobiles vous proposent donc d’apprendre à devenir un modèle de vertu écologique au quotidien, sans pour autant devoir arrêter de consommer (c’est mauvais pour la croissance).

On vous en a sélectionné quelques-unes, histoire que vous vous couchiez avec le sentiment du devoir accompli (c’est bon pour la croissance).

  • 90 jours, la conversion à l’écologie est un jeu d’adulte

“L’application qui vous aide à changer le monde, un défi à la fois” : chez 90 jours, on annonce la couleur. Soit. Le principe, vous l’aurez compris, est dans le titre : vous téléchargez l’appli et, 90 jours plus tard, grâce au coaching de votre smartphone, vous rejoignez la grande légion des transités de l’écologie. Le secret d’un tel miracle : atomiser l’engagement citoyen en une constellation de petites activités, et en faire une sorte d’activité ludique. En évitant, surtout, la leçon de morale.

L’idée, c’est de vous proposer 20 actions concrètes quotidiennement – acheter tel ou tel produit, éteindre les interrupteurs, devenir végétarien pendant une semaine – en vous informant de leur impact écologique concret. Une fois votre tâche effectuée, vous cliquez sur “j’ai réussi”, et à vous la BA. Rassurez-vous, l’appli sait que vous n’êtes pas des stakhanovistes du climat, alors vous avez le droit de repousser vos défis au lendemain. Voire au surlendemain. Un peu comme nos gouvernements, en fait.

Depuis sa création en 2015 par l’entrepreneur Elliot Lepers (qu’on retrouve en 2018 derrière le hashtag #OnEstPrêt, mais aussi derrière l’application de protection des libraires Amazon Killer), l’appli a été téléchargée plus de 600 000 fois, ce qui permet d’afficher des statistiques affriolantes : 150 millions de kilos de CO2 évités chaque année ! Plus d’un milliard de litres d’eau économisés ! Et tant pis si c’est invérifiable. L’important, c’est de se convaincre qu’on participe. En s’amusant, si possible.

  • WAG, le portail central du citoyen responsable

Dans le même esprit, la WWF, La Poste et la Maif ont sorti en novembre 2018 We Act for Good – WAG, donc –, une appli mobile pour adopter un comportement écoresponsable. Aussi ludique que 90 jours, elle propose le même genre de défi quotidien qui permet de réduire son empreinte carbone. Cinq grandes catégories vous sont proposées, des déplacements à la nutrition en passant par la récup’ et l’optimisation énergétique. Chaque BA écologique vous rapporte des points virtuels, en plus du précieux sentiment de contribuer à changer le monde.

Au-delà de la plateforme ludique, cependant, WAG offre pléthore de services pour améliorer votre consommation et changer vos habitudes de vie. On y trouve par exemple des centaines de recettes incluant des fruits et légumes de saison, mais aussi des cartes remplies de “points d’intérêts” (ateliers de réparation de vélos, commerces bios, points de recyclage, etc.) que chacun peut soumettre.

Enfin, l’appli vous offre un catalogue de formations à suivre pour apprendre de nouveaux comportements. En 2018, les créateurs de WAG espéraient atteindre un million de “waggeurs” pour devenir, ouvrez les guillemets, une “arme de transition massive”. À ce jour, c’est l’application la plus complète de l’écosystème.

  • Mutum (et les autres), la gratuité… quand c’est possible

Autre passage obligé du citoyen écoresponsable d’aujourd’hui, les circuits d’échange d’objets et de services entre particuliers. Après tout, pourquoi continuer à acheter des choses que quelqu’un peut vous prêter ? Pour faciliter la création de réseaux d’échanges, plusieurs applications mobiles ont vu le jour, comme Swouitch, Smiile et Mutum.

Ces applications fonctionnent peu ou prou sur le même principe : à partir de votre géolocalisation, elles permettent en théorie de vous dégoter des gens prêts à vous prêter ce dont vous avez besoin, gratuitement. En théorie, donc, ces applications sont excellentes pour proposer des alternatives aux modèles de consommation traditionnels.

En réalité, cependant, c’est un peu plus compliqué que ça. En 2017, une journaliste de 20 minutes tentait d’emprunter un “mixeur plongeant” chez Mutum et Smiile… Avant d’abandonner et d’aller toquer chez ses voisins de palier. Aujourd’hui, Mutum revendique 80 000 utilisateurs et Smiile près de 400 000, mais le troc en reste encore à ses balbutiements.

  • Cliink, Yoyo : trier… contre rémunération

Dernière étape de votre conversion à l’écologie des petits riens qui changent tout, le tri sélectif et l’aide au recyclage, particulièrement celui des produits plastiques. Chez Cliink, on vous propose de devenir le meilleur trieur de votre quartier. Vous vous géolocalisez, vous identifiez un des points de collecte du service (des conteneurs intelligents, en phase de déploiement), vous y amenez vos déchets (préalablement triés avec une autre appli, Le Guide du tri) en vous y connectant, et le conteneur vous récompense avec des points. Accumulés, ces points vous offrent des réductions chez vos commerçants de proximité, pour pouvoir enfin vous payer les produits bios sans emballage dont vous rêviez.

Chez Yoyo, le système est très similaire, à la différence que le conteneur est remplacé par un “coach” – oui, une vraie personne, dans la vraie vie. Une fois que vous êtes inscrit, votre coach vous remet votre premier sac orange siglé Yoyo. Vous pouvez ensuite commencer à le remplir de plastique, qu’il s’agisse du vôtre ou de celui de vos voisins. Une fois le sac plein, vous le ramenez à votre coach, qui le stocke jusqu’à ce que le circuit de collecte de Yoyo l’en débarrasse.

Évidemment, puisque rien n’est gratuit en ce bas monde (preuve en est des difficultés des applications de troc à trouver un public), vos bonnes intentions vous rapportent des points qui, en échange, vous encourageront à acheter de nouveaux objets à prix réduit, emballés dans du plastique que vous pourrez trier, et ainsi de suite.