Un programme bientôt disponible en application mobile pourrait mettre à mal votre vie privée : il serait capable de détecter les émotions furtives de votre visage.
Joie, tristesse, énervement, les gens ont tendance a révélé leurs véritables émotions à travers de minuscules grimaces faciales fugaces, repérable seulement par quelqu’un qui les connaît sur le bout des doigts. Ces rictus – de quelques millièmes de secondes – permettent de dissimuler nos émois intempestifs. Sauf qu’aujourd’hui, un logiciel informatique vise à les détecter.
Ce logiciel utilise l’analyse vidéo image par image pour arriver à lire les changements musculaires de notre visage. Une manière de découvrir nos véritables émotions, comme l’explique le New York Times :
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Avec ce logiciel de lecture du visage, la webcam d’un ordinateur pourra repérer les étudiants paresseux en cours ou encore analyser nos réactions face à un jeu vidéo pour voir si on semble s’ennuyer ou pas.
La publicité, premier secteur à utiliser cette technologie
Une entreprise américaine au nom évocateur, Affectiva, a ainsi collecté en deux ans plus de 1.5 milliard de réactions émotionnelles. Des enregistrements qui ont servi de base au logiciel utilisé par de nombreuses firmes publicitaires afin de tester la réaction de consommateurs face à la diffusion de réclames.
Les curieux peuvent même essayer le logiciel grâce à une démo en ligne qui analysera vos émotions face à une publicité. Mais rassurez-vous, Rana el-Kaliouby, le co-fondateur d’Affective compte rester extrêmement vigilant quant à l’utilisation de cet outil qui devrait tout de même déboucher sur une flopée d’applications mobiles à partir de janvier 2014.
Le retour du spectre orwellien ?
Affectiva est conscient que son logiciel de visage de lecture pourrait remuer la vie privée. Mais le Dr Kaliouby explique au New York Times que “le logiciel sur les applications mobiles à venir utilisera ses algorithmes pour lire vos expressions, mais qu’il ne stockera pas les vidéos“.
Sans compter que selon Ginger McCall, une avocate américaine spécialisée dans la défense de la vie privée interrogée par le journal américain”les entreprises privées développent cette technologie aujourd’hui. D’ailleurs les agences gouvernementales, en particulier dans le secteur de la sécurité, s’y intéressent aussi”. Elle rajoute que le programme pourrait être acceptable seulement dans certains cas – tels que les services de rencontres ou dans la médecine – à condition que son utilisation soit convenue à l’avance. Mais “sans consentement, c’est problématique et cela pourrait facilement être mis en oeuvre à l’insu d’une personne“.
L’avocate pointe également un rapport du National Defense Research Institute intitulé “Utiliser les indicateurs comportementaux pour aider à détecter les potentiels actes violents.” Ça annonce la couleur…