“Nous ne voulons pas parler des actes qui vous sont reprochés. Ce qui nous intéresse est de comprendre votre état d’esprit et les raisons qui vous ont poussé à agir. La violence est un mode d’expression qui surgit quand tous les autres ont échoué : l’attentat a pour but d’envoyer un message fort qu’on ne peut transmettre autrement. C’est en tout cas comme ça que nous le comprenons. En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite et à laquelle la société reste sourde.”
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“J’ai moi-même été condamné pour apologie d’acte de terrorisme…”
L’avocat des parties civiles a immédiatement réagi au nom des familles des victimes : “Cette lettre nous pose un problème”, a déclaré maître Gérard Chemla, interrogé par Le Parisien. “Il y a une inversion des valeurs. L’humoriste présente le terroriste comme une victime de la société en état de légitime défense.”
Dans le but d’établir le contact avec Salah Abdeslam, Dieudonné se permet même de faire un parallèle entre la situation du Belge et sa condamnation en 2016, pour apologie du terrorisme :
“J’ai moi-même été condamné pour apologie d’acte de terrorisme, au moment de ce qu’il est convenu d’appeler les attentats de Charlie Hebdo, pour ne pas m’être senti assez Charlie : on m’a reproché d’avoir écrit sur Internet : ‘Ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly.'”
La cour d’appel de Paris l’avait alors condamné à deux mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 10 000 euros. Pour l’avocat de Dieudonné, maître Jacques Verdier :
“Il ne s’agit pas du tout d’une provocation ni d’une quelconque sympathie pour le terrorisme. Il y a une volonté de comprendre le moteur qui a conduit à ces actes. C’est un travail de construction que M. Dieudonné effectue avec deux psychothérapeutes.”
Le juge d’instruction en charge du dossier a finalement refusé qu’ait lieu la rencontre.