Selon un sondage, 40 % des Français aimeraient voter blanc au premier tour de la présidentielle

Selon un sondage, 40 % des Français aimeraient voter blanc au premier tour de la présidentielle

Alors que le vote blanc n’est toujours pas comptabilisé, il séduit presque la moitié des électeurs et exprime leur besoin de renouveau démocratique.

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C’est un sondage Ifop réalisé pour le think tank Synopia, relayé par L’Opinion, qui nous livre cette étonnante conclusion. À la question “Voteriez-vous blanc si le vote blanc était vraiment pris en compte ?”, 40 % des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative. Un chiffre dramatiquement élevé qui traduit le ras-le-bol ambiant et le rejet manifeste de l’offre politique qui nous est présentée pour cette présidentielle 2017. Mais pas seulement.

Ce chiffre est en effet à mettre en perspective avec la volonté quasi unanime des Français de voir ce vote effectivement comptabilisé lors des élections, et ce même s’ils ne votent pas blanc. Ils sont ainsi pas moins de 86 % à souhaiter que les bulletins vierges déposés dans les urnes soient pris en compte dans le décompte final du premier tour. S’ils atteignaient la majorité (plus de 50 % des suffrages exprimés), l’élection serait invalidée et un nouveau scrutin devrait être organisé.

L’enjeu dépasse donc largement celui de la simple tambouille électorale. Pour Synopia, cet engouement des Français “traduit bien ce profond désir de renouveau et [de] modernisation de la vie publique”, vie publique dans laquelle le bulletin blanc deviendrait un “véritable juge de paix démocratique”. Ce n’est donc pas pour rien que certains candidats se sont emparés de la question, à l’image de Jean-Luc Mélenchon ou de Benoît Hamon, qui prévoient sa reconnaissance dans leur programme. Depuis les années 1990, la question est régulièrement remise sur la table, les représentants politiques y voyant certainement un moyen de combler le fossé grandissant qui les sépare de leur électorat.

“On a du mal à être content”

Mais dans l’ensemble, les initiatives allant dans ce sens sont pour le moins timorées. Dernière en date, la loi du 21 février 2014 a accordé un statut au vote blanc, désormais séparé des bulletins nuls. Mais cette réforme ne résout pas l’essentiel, puisqu’il n’est toujours pas comptabilisé comme vote à part entière, avec capacité d’invalidation des élections. “On a du mal à être vraiment content, c’est une reconnaissance a minima”, déplorait à l’époque Stéphane Guyot, président du très officiel parti des Citoyens du vote blanc.

Le parti, qui comptait 450 adhérents en 2014 et milite pour le pouvoir d’invalidation du vote blanc, s’est fait remarquer à l’occasion d’une percée spectaculaire aux élections municipales de 2001 : la liste présentée à Caen par les Citoyens du vote blanc avait alors décroché pas moins de 8 % des voix, un signal fort qui avait eu l’effet d’un petit tremblement de terre politique à l’époque. Quinze ans plus tard, cette tendance se confirme plus que jamais.