Pour Netflix, la véritable concurrence vient de Fortnite et Google

Pour Netflix, la véritable concurrence vient de Fortnite et Google

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Par Pierre Bazin

Publié le

Le géant américain du streaming de films et séries ne serait pas inquiété par Disney+, HBO ou Amazon.

Dans une lettre envoyée à ses actionnaires revenant sur les résultats du dernier trimestre de 2018 en prévision du premier de 2019, le géant Netflix a fait un point sur la concurrence grandissante sur son secteur. Si on pensait qu’Amazon Prime Video, HBO et surtout Disney+ (qui prépare son arrivée imminente) étaient les principaux concurrents sur le marché, il semblerait que Netflix ne soit pas particulièrement inquiété par ces plateformes. Les ambitions sont grandes car l’enjeu à long terme du géant n’est pas de dominer le marché du streaming vidéo mais bien de conquérir le temps absolu passé sur les écrans en général (mobile, TV et ordinateur). Aux États-Unis, Netflix représenterait (d’après l’entreprise elle-même) 10 % du visionnage sur télévision, et presque tout autant sur mobile.

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“Nous sommes plus en compétition avec Fortnite (contre lequel nous perdons) qu’avec HBO.”

Dans cette logique, Netflix s’intéresse énormément aux jeux vidéo dont la consommation est très chronophage, notamment auprès des plus jeunes, ce qui porte un coup considérable aux visionnages sur leur plateforme. Avec ses 250 millions de joueurs, et le fort succès de Fortnite Mobile, le géant du streaming a compris qu’il faudrait désormais se battre sur tous les fronts, si bien que même YouTube et son “1 milliard d’heures de visionnage par jour” ne l’inquiètent pas autant. En revanche, ils surveillent de près les évolutions que Google, la firme mère de YouTube, apporte au marché, à commencer par le récent Stadia, la plateforme de streaming de jeux à venir fin 2019.

En effet, si le projet de Stadia est mené à terme comme prévu, cela pourrait à la fois générer un énième pic de consommation sur YouTube, couplé cette fois-ci à des sessions de jeux, qu’on connaît pour être bien plus longues en moyenne qu’un simple épisode d’une série. Les géants n’en sont donc plus à une simple lutte pour attirer des consommateurs sur leur plateforme mais ont bien pour objectif de s’insérer durablement dans nos manières de consommer la culture (et “quelle” culture ?), voire de les influencer. Le temps de cerveau disponible est désormais un enjeu primordial pour les firmes du Web.