Lundi 17 juillet, le vice-président du FN a publié un document intitulé “Contribution de Florian Philippot à la refondation du Front national”. Il y revient sur la défaite de Marine Le Pen à l’élection présidentielle, mais aussi sur certains points clefs du programme de son parti, comme la sortie de l’euro.
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Florian Philippot a publié un document de trois pages, consultable sur le site du Scan du Figaro, qui ressemble à une sorte de ligne directrice de la stratégie de communication qu’il conseille au Front national (FN), pour se remettre sur pied après la défaite de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. N’ayant pas pu se rendre à une réunion de travail du parti car cette dernière avait lieu le même jour que le discours d’Emmanuel Macron au Congrès de Versailles, le vice-président du FN a résumé par écrit ses propositions pour “refonder” le parti. Il insiste notamment sur l’importance d’avoir un discours “positif” :
“La société française est traversée par des angoisses multiples, parfaitement compréhensibles vu l’état de notre pays. À ces angoisses il faut répondre par de l’enthousiasme et un projet porteur, positif, et non par de l’angoisse.”
À cette occasion, après être revenu sur le débat qui opposait Marine Le Pen à Emmanuel Macron, qu’il qualifie de débat “bouc-émissaire”, le vice-président du FN a critiqué l’hypothèse d’une “double monnaie (nationale et commune)”, évoquée à l’occasion de l’alliance de l’entre-deux-tours avec Debout La France, qui a été “un véritable facteur d’anxiété dans l’opinion publique”. Selon lui, cette proposition était “hasardeuse et incompréhensible” et “mériterait d’être définitivement abandonnée”.
“Sommes-nous vraiment aussi clairs et précis qu’on le croit sur l’immigration ?”
Florian Philippot demande à ne pas centrer la refondation uniquement sur l’euro et conseille “d’élargir le débat”. La question de l’euro est un point clef du programme de Marine Le Pen – elle est même jugée responsable de sa défaite par certains. Pour Florian Philippot, l’abandon de l’euro est une condition sine qua non du redressement de l’économie française. Ces derniers temps, il avait menacé de quitter le parti en cas d’abandon de la proposition, qu’il juge pour sa part nécessaire.
L’eurodéputé de l’Est évoque en outre le nom du parti, en partie responsable selon lui de “la persistance d’une image négative”, qu’il propose de changer pour redorer son blason : “Se pose ici la question du nom du mouvement : ‘Front National’ fait peur”. Il enchaîne ensuite sur la question de l’immigration et le sujet de l’image xénophobe et raciste du FN, qui ne vient pas de nulle part :
“Se pose aussi notre capacité à traiter des sujets les plus sensibles, notamment ceux qui touchent à ‘l’humain’ : sommes-nous vraiment aussi clairs et précis qu’on le croit sur l’immigration ? Pourquoi tant de nos compatriotes sont-ils encore persuadés que ce discours est ‘raciste’ ? Comment doit-on parler aux Français issus de l’immigration ?”
“Notre parti bien sûr défend le droit à l’IVG”
“Il a fallu attendre le 1er mai 2016 pour qu’une élue et cadre nationale de notre mouvement dise publiquement, et en meeting devant 2 500 militants, que notre parti bien sûr défend le droit à l’IVG et le droit à la contraception. Ces éléments sont dans notre programme depuis longtemps, essentiellement sous l’impulsion de Marine Le Pen, mais pourquoi hésiter à le dire aussi clairement ? Pourquoi même parfois ce sentiment qu’on n’ose pas le confirmer ? “
Une position que pourra exposer Florian Philippot dès la semaine prochaine, lorsque son parti se réunira à l’occasion d’un séminaire les 21 et 22 juillet prochain. Le FN consultera ensuite ses adhérents en septembre, afin de procéder à sa refondation.