La députée Perrine Goulet ne voulait pas “tuer” les militants Greenpeace, juste leur “tirer dans les jambes”

La députée Perrine Goulet ne voulait pas “tuer” les militants Greenpeace, juste leur “tirer dans les jambes”

Image :

(c) Facebook de Perrine Goulet

Perrine Goulet, qui avait proposé de “tirer” sur les personnes qui s’introduisent illégalement dans les centrales nucléaires, a tenté de se justifier de manière très maladroite en expliquant qu’elle voulait uniquement suggérer de leur tirer “dans les jambes”.

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Lors d’une audition sur la sécurité des centrales nucléaires ce jeudi 22 mars, Perrine Goulet, députée La République en marche de la Nièvre, avait provoqué une vague d’indignation en suggérant au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, de faire “un peu comme aux États-Unis : ne pas se poser de questions, et quand il y a une intrusion, de tirer”, avant de poursuivre :

“Puisque rentrer dans une centrale nucléaire, c’est un délit, il y a des forces de sécurité, elles doivent intervenir et ne pas se poser de questions. Peut-être que cela dissuadera.”

Ce lundi 26 mars, Greenpeace France, qui s’introduit régulièrement dans les centrales nucléaires françaises pour alerter sur les risques sécuritaires des piscines qui s’y trouvent et l’urgence de renforcer la sécurité de ces dernières, a publié un communiqué de presse pour annoncer son intention de porter plainte contre l’élue pour “incitation au meurtre”. Le directeur général de l’ONG, Jean-François Julliard, y indique :

“Ces propos sont graves et indignes d’une élue de la République. Suggérer de tirer sur des militants non violents ne résoudra en rien le manque de sécurité dans les centrales nucléaires d’EDF. Si les militants de Greenpeace se sont introduits à deux reprises dans deux centrales nucléaires en six semaines, c’est pour dénoncer les failles de sécurité de ces installations.”

“Tirer dans les jambes par exemple”

Dans un premier temps, à la suite des réactions indignées après ses propos en commission, Perrine Goulet s’était expliquée par le biais d’un message sur son compte Twitter, assurant n’avoir “évidemment jamais appelé au meurtre de militants d’ONG” :

“Le sens de mon intervention […] était de renforcer la protection des centrales nucléaires en donnant les moyens aux forces de sécurité spécialement formées (PSPG) de neutraliser les individus entrant par effraction sur un site nucléaire. Il n’a jamais été porté dans mon propos la volonté de tirer sur les militants des ONG.”

Mais avec le dépôt de plainte de Greenpeace et l’accroissement de la polémique à son encontre, l’élue a été sommée de s’expliquer une nouvelle fois. Elle a tenté de se justifier en déclarant à France 3 Bourgogne avoir seulement voulu suggérer de “tirer dans les jambes” :

“J’ai peut-être mal tourné ma phrase. Le mot ‘tirer’ pour moi n’était pas tirer pour tuer, mais tirer dans les jambes par exemple, comme ça se fait aux États-Unis. C’était une proposition. On est dans une commission, on fait des suggestions, ce n’est pas un projet de loi. C’était dans un questionnement au ministre de l’Intérieur.”

Il y a quelques semaines, Jean-François Julliard était venu expliquer à Konbini news à quel point il était “extrêmement facile” de s’introduire dans une centrale nucléaire, et pourquoi l’ONG voulait continuer à dénoncer les risques engendrés par ce manque de sécurité. Son but ? Prouver que si les militants peuvent rentrer “aussi facilement, en quelques minutes, alors n’importe qui peut le faire” :

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