Le candidat de la droite a tenu à présenter ses excuses, en opposant la légalité de son action à l’évident problème éthique qu’elle pose.
À voir aussi sur Konbini
C’est peu dire que cette conférence de presse était attendue. En pleine tempête médiatique, déclenchée par les soupçons d’un emploi fictif occupé par sa femme Penelope, François Fillon a fait le choix d’aller au front pour tenter d’éteindre l’incontrôlable incendie. Devançant les questions des journalistes, le candidat de la droite à l’élection présidentielle n’a pas mâché ses mots : “C’était une erreur, je présente mes excuses aux Français.”
Légalité vs. moralité
Cependant, pas question de dériver du cap fixé par les équipes du candidat depuis l’explosion du scandale. “Tout cela était légal”, assène sans détours l’ex-Premier ministre. Il publiera d’ailleurs en ligne l’intégralité des bulletins de salaire et dit faire confiance à la justice pour démêler le vrai du faux. Jusqu’à preuve du contraire, François Fillon bénéficie de la présomption d’innocence.
Il n’empêche qu’il continue d’évoquer le travail effectué par sa femme en des termes très évasifs, qu’il résume comme une prise en charge de tâches “simples et essentielles” : gestion du courrier, de l’agenda, représentation locale… sans fournir plus d’éléments, ce qui jure avec la transparence affichée sur la question des revenus perçus : 3 677 euros nets en moyenne sur quinze ans.
Au-delà de la rémunération, c’est bien l’embauche de sa compagne qui pose problème. Un problème d’ordre éthique dont François Fillon dit aujourd’hui prendre la mesure – “Ce qui était acceptable hier ne l’est plus aujourd’hui” –, qualifiant ce système d’emploi “d’usage légal dont il est clair que nos citoyens ne veulent plus”. Une prise de conscience plus que tardive qui le pousse aujourd’hui à appeler à un vaste débat sur les “conditions d’exercice du mandat de parlementaire”. En clair, un contrôle accru et transparent du système de rémunération des assistants parlementaires. Une proposition qui ne manque pas de sel de la part de quelqu’un qui a bénéficié de ce système pendant près de trente ans.