Les firmes pharmaceutiques européennes refusant de fournir les États-Unis en produits mortels, l’Oklahoma va mettre en place des mises à mort par inhalation forcée d’azote, une méthode utilisée pour l’abattage des animaux.
À voir aussi sur Konbini
L’État américain de l’Oklahoma a annoncé mercredi 14 mars qu’il allait désormais exécuter ses condamnés à mort par inhalation forcée d’azote, une méthode jamais utilisée dans le pays et qui suscite des inquiétudes.
L’annonce a été faite par Mike Hunter, le procureur général de cet État du Sud conservateur. “Nous avons opté pour cette méthode, car il est établi que les États dans tout le pays éprouvent de grandes difficultés à se procurer des substances pour les injections létales”, a justifié M. Hunter en conférence de presse.
Cette pénurie, qui dure depuis des années, s’explique par le refus des firmes pharmaceutiques, pour la plupart européennes, d’approvisionner en produits mortels les prisons américaines. Quelques États américains disposent encore aujourd’hui de la possibilité d’exécuter leurs condamnés à mort dans une chambre à gaz, comme alternative à l’injection létale.
Depuis 1976, 11 condamnés ont été exécutés dans une chambre à gaz, selon le Centre d’information sur la peine de mort (DPIC). Mais l’inhalation forcée d’azote, un gaz inerte, n’a jamais été employée. Cette méthode, utilisée pour l’abattage d’animaux, provoque le décès par hypoxie, c’est-à-dire que le condamné meurt suite à la raréfaction d’oxygène.
“Qui sont les experts en hypoxie par l’azote qui vont être consultés ?”
Dale Baich, un avocat représentant des condamnés à mort de l’Oklahoma, a appelé les autorités pénitentiaires de l’État à la “prudence” et à la “complète transparence” sur ce nouveau protocole de mise à mort. L’Oklahoma a connu plusieurs exécutions ou tentatives d’exécution controversées ces dernières années.
“Qui sont les experts en azote et en hypoxie par l’azote qui vont être consultés ? Quelles sont les études menées par l’État pour s’assurer de la sécurité et de la légalité de ce nouveau processus ?”, a questionné M. Baich.
Même si elle est de plus en plus contestée et de moins en moins pratiquée, la peine de mort ne semble pas prête d’être abolie. En effet, au début du mois de mars, comme le rapportait le Figaro, le Président américain Donald Trump avait fait l’éloge de la peine de mort pour les trafiquants de drogue en déclarant :
“Certains pays ont une peine très, très dure, la peine ultime […] et d’ailleurs, ils ont beaucoup moins de problèmes de drogue que nous.
Nous avons besoin de fermeté face aux trafiquants de drogue […] Nous allons devoir être très fermes sur les peines.”
“Si vous tuez quelqu’un, ils vous condamnent à perpétuité, ils vous condamnent à la peine de mort. Ces types peuvent tuer 2 000, 3 000 personnes, et rien ne leur arrive”, avait poursuivi le chef d’État, ne laissant guère de place à l’hypothèse d’une abolition de la peine de mort.
Konbini avec AFP