Ouganda : la Gay Pride annulée après de fortes pressions politiques et policières

Ouganda : la Gay Pride annulée après de fortes pressions politiques et policières

Selon Le Monde, le ministre de l’éthique et de l’intégrité aurait menacé d’arrestations et de violences physiques certains leaders du mouvement LGBTQ+ ougandais.

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En Ouganda, pays d’Afrique de l’Est, l’édition 2017 de la marche des fiertés LGBTQ+ devait se dérouler le 19 août. Mais cela ne sera finalement pas le cas, selon Le Monde. Craignant pour leur sécurité, les organisateurs ont en effet refusé de maintenir l’événement, à cause des menaces répétées qu’ils auraient reçues de la part du ministre de l’éthique et de l’intégrité ougandais, le révérend Simon Lokodo.

“Je suis clair à 100 %. L’organisation d’un événement tel qu’une parade est illégale selon mon jugement et, par conséquent, ne doit pas se dérouler”, a déclaré le ministre, qui aurait promis d’arrêter les organisateurs de la marche si elle était maintenue. Le révérend aurait également menacé “de s’en prendr[e] physiquement à l’une [des organisatrices] s’il la rencontrait”, ajoute le site du quotidien du soir.

En 2016, la date et le lieu de la Gay Pride ougandaise avaient été modifiés, à la suite d’une violente descente de police réalisée pendant un événement organisé par la communauté LGBTQ+. L’ONG Amnesty International dénonçait alors déjà des propos tenus par le révérend Simon Lokodo, qui se disait “prêt à supprimer les activités des militants en faveur des droits des lesbiennes, gays et personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) et à ‘rééduquer’ ces personnes”.

Kasha Jacqueline Nabagesera, militante ougandaise des droits des LGBTQ+ déplore l’annulation de l’édition 2017 de la Gay Pride dans son pays. “C’était une décision très dure à prendre, mais à la fin, nous devons penser à la sécurité de la communauté”, explique-t-elle. “Organiser tous ces événements nous a pris beaucoup d’énergie. Mais nous allons revenir.”

En décembre 2013, le Parlement ougandais avait adopté un projet de loi durcissant la répression de l’homosexualité et prévoyant la prison à perpétuité pour les récidivistes.

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