On était à la manifestation parisienne anti-FN de l’entre-deux tours

On était à la manifestation parisienne anti-FN de l’entre-deux tours

Alors que le Front national est une nouvelle fois au second tour de la présidentielle, une manifestation anti-FN a été organisée le 1er mai au départ de place de la République, à Paris.

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Ils étaient 30 000 selon la préfecture de police, 80 000 selon la CGT. Tous ont en tous cas manifesté contre le FN à Paris ce lundi 1er mai. Et mis à part la guerre des chiffres désormais habituelle entre la police et les organisateurs des manifestations, force était de constater, notamment pour ceux qui avaient déjà manifesté en 2002 après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, qu’il y avait beaucoup moins de monde cette année, pour dénoncer la possible arrivée du FN au pouvoir. Dans une vidéo publiée sur son site, le Huffington Post montre d’ailleurs très bien cette baisse de mobilisation.

Mais pas besoin de vidéo pour Lucie. Aujourd’hui âgée de 23 ans, elle avait 9 ans en 2002, lorsqu’elle a manifesté sur les épaules de son père pour protester contre Jean-Marie Le Pen. “À l’époque avec ma petite sœur on avait compris que ce qui se passait était très grave”, se souvient-elle. “Je trouve qu’il n’y a pas assez de monde dehors aujourd’hui et ça me fait de la peine. Même s’il est vrai que cette année, ça a malheureusement été beaucoup moins un choc de voir le visage de Marine Le Pen s’afficher sur nos écrans de télévision…” 

La jeune femme, qui est venue accompagnée d’un ami, a tenu à porter sur elle le drapeau européen.

“Pour dénoncer le fait que Marine Le Pen met en danger l’Europe, en proposant notamment de fermer les frontières. Pour nous l’Europe, c’est extrêmement important. On se sent citoyens européens autant que l’on se sent citoyens français.”

Juste à côté de Lucie, un homme prêt à être pris en photo par n’importe qui. Il est tout seul, clope au bec, pancarte parodiant Marine/Jean-Marie à la main. Il ne dira pas son nom mais racontera qu’il est d’origine marocaine et qu’il n’était pas encore en France en 2002. “J’ai mes papiers, mais je suis venu manifester aujourd’hui en solidarité.” Car près de lui, on trouve le cortège d’un collectif d’aide aux sans-papiers. Une dizaine d’entre eux est venue réclamer la fin de “la procédure Dublin”, qui permet aux autorités de les expulser dans le pays européen où ils ont laissé leurs empreintes avant leur arrivée en France, s’ils sont arrêtés. Sur leur pancarte est écrit : “Non aux déportations.”

La place de la République est noire de monde, mais les cortèges ne vont pas si loin que cela dans les rues adjacentes. Contrairement à 2002, où tous les syndicats avaient protesté côte à côte contre le Front national, quinze ans plus tard, l’union n’est plus à l’ordre du jour. Ce 1er mai, les syndicats manifestent chacun de leur côté, “les uns pour appeler à faire barrage à la candidate du FN, les autres pour soutenir le vote en faveur d’Emmanuel Macron et d’autres encore pour ‘battre les deux candidats'”, comme l’explique 20 Minutes.

Au début de la manifestation comme souvent, l’ambiance est déterminée mais bon enfant. La foule se dirige comme prévu vers la Bastille. Du côté de la place de la République où nous étions jusqu’à 16 heures, nous n’avons constaté aucun heurt pendant les deux heures que nous avons passées sur place.

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C’était sans compter sur des incidents qui auraient éclaté en marge du cortège aux alentours de 15 heures vers la Bastille, selon France Bleu.

“Le cortège, emmené par une intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, a dû s’arrêter à plusieurs reprises, pendant que des individus, positionnés à l’avant de la tête de la manifestation, faisaient face à des cordons de policiers avec des projectiles parfois trouvés sur place et des cocktails Molotov.”

Selon Le Parisien, cinq interpellations auraient eu lieu, et six policiers auraient été blessés selon la préfecture de police, dont un très sérieusement “au niveau du visage et d’une main”. 

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