2018 a été riche en sorties pour tous les joueurs et joueuses. Que ce soit avec les blockbusters ou les jeux indés, les joysticks et les souris ont chauffé.
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(© Matt Makes Games/Rockstar Games)
Les éditeurs et studios de développement ont été particulièrement productifs cette année – et que ce soit faute de temps ou de moyens, chaque joueur a dû faire des choix dans sa ludothèque. Ce qui est sûr, c’est que cette année a marqué un retour en force des jeux en solo, et notamment des grandes épopées chronophages et immersives – et c’est une excellente nouvelle. Bien évidemment, on ne peut pas ignorer le phénomène Fortnite qui a pris des proportions dantesques, mais il ne suffira pas à occulter toutes les aventures vidéoludiques que nous avons pu vivre cette année.
Bien entendu, on ne pourra pas ignorer le “Game of the Year” (GOTY) décerné à God of War, ainsi que l’immense somme de travail qui a été nécessaire pour réaliser Red Dead Redemption 2. Oui, 2018 a été un excellent millésime. Toutefois, tout n’est pas blanc : il y a aussi des quarts de cœur et des “Try again” dans le jeu vidéo.
La déception fut grande pour Fallout 76 qui, malgré les avertissements émis par la communauté à l’E3, s’est enfoncé dans un délire mi-online, mi-solo. Lorsqu’on joue à un jeu Bethesda, on ne veut pas entendre un gamin de 12 ans nous hurler dans le casque : on veut s’immerger seul dans un monde qu’on façonne soi-même — et on ne parlera même pas de tous ces bugs qui ont totalement brisé l’immersion. Il y eut aussi un départ raté pour Sea of Thieves, qui proposait pourtant une superbe expérience communautaire. Mais il ne suffit pas d’avoir une belle modélisation de l’eau : il faut aussi du contenu pour accrocher des joueurs.
On vous avouera aussi ne pas avoir été conquis par Call of Duty : Black Ops 4, même si le mode “Battle Royale” est curieusement la meilleure surprise de cet opus, renouvelant un peu un genre qui commençait à patiner. Enfin, il y a ceux qui divisent. Monster Hunter : World aura permis d’ouvrir la franchise aux profanes et de se refaire une beauté, mais il manque probablement de contenus et d’un vrai caractère. Et pour le reste, nous n’aimions peut-être pas assez les J-RPG pour apprécier Ni no Kuni 2 ou NieR : Automata, mais nous sommes sûrs que les adeptes du genre s’y retrouveront.
Pour le reste, nous nous rendons compte aussi d’un problème inhérent au médium vidéoludique : nous n’avons pas le temps de tout essayer. On aurait souhaité creuser un peu plus Just Cause 4, et voir s’il était vraiment une expérience de sandbox ultime. Le design original de Return of the Obra Dinn nous a également séduits, mais faute de temps passé dessus, il ne pourra figurer dans notre sélection. Même constat pour Dead Cells ou Slay the Spire, des “indies” très prometteurs qu’on vous recommande néanmoins (ne serait-ce que par amour de l’artisanat).
Voici nos dix coups de cœur (sans ordre de préférence) – des jeux sur lesquels on a passé probablement bien trop de temps, mais sans jamais le regretter.
Assassin’s Creed Odyssey
(© Ubisoft)
On craignait que Odyssey ne soit qu’un calque d’Origins, les deux titres n’étant séparés que d’une seule année. Heureusement, il n’en est rien. Déjà, de base, la Grèce antique a de quoi séduire – entre sa mythologie et sa riche histoire, notamment avec la lutte entre Sparte et Athènes. Malgré quelques facilités scénaristiques, la possibilité de faire des choix qui influent sur votre propre histoire apporte un vent de fraîcheur à la franchise.
En termes de gameplay, la dimension RPG est plus affirmée, ce qui nous pousse à explorer l’immense carte du monde hellène. La mer Égée est sublime et on apprécie le beau retour en force des combats navals. Sans compter tous les DLC qui arrivent, Assassin’s Creed : Odyssey propose un solide contenu qui risque bien d’aspirer vos dimanches après-midi, que vous soyez profane ou expert de la saga.
Celeste
(© Matt Makes Games)
Grand représentant des jeux indés aux Game Awards 2018, Celeste mérite tous les honneurs. En suivant un objectif simple (escalader une montagne), vous allez découvrir un gameplay addictif et extrêmement satisfaisant. Cependant, la vraie réussite du jeu se trouve probablement dans son ambiance, soulignée par une magnifique BO, qui vous emmènera sur un parcours semé d’embûches et de réflexions sur des sujets tels que la dépression, le dépassement de soi ou l’altruisme.
Detroit : Become Human
(© Sony)
Quantic Dream s’était déjà illustré avec des jeux d’aventure utilisant des performances d’acteurs célèbres en motion capture, et mettant en avant un gameplay varié répondant en grande partie aux choix des joueurs. À force, on pensait avoir un nouveau volet lambda avec ce Detroit : Become Human.
Sauf qu’on s’est pris une très grosse claque, notamment avec un scénario bien mieux foutu que ceux des autres œuvres du genre. On est surpris, touché, ému, choqué… L’intelligence de l’entreprise réside dans le fait que l’on peut choisir d’être un sombre connard ou quelqu’un de pacifique, à travers trois personnages évoluant dans un futur où les robots sont partout. On vous l’a dit, une claque !
God of War
(© SIE)
L’exercice était délicat. Ce nouveau God of War devait être une espèce de remake, pour réinventer une franchise un peu vieillissante. Un pari audacieux qui a été plus loin que quiconque ne pouvait l’espérer. Les codes de la saga sont bien là, des combats colossaux interminables à la mise en scène très cinématographique.
Mais le jeu apporte à la franchise une dimension nouvelle (autant en optant pour la mythologique nordique qu’en proposant une fine réflexion sur les relations père-fils), une narration plus travaillée que jamais et un univers absolument sublime. Le véritable GOTY.
Minit
(© Devolver)
Dans la nébuleuse des jeux indés qui ont marqué 2018, Minit se démarque particulièrement par son concept : vous n’avez qu’une minute pour agir avec votre personnage. C’est un peu le concept de Majora’s Mask, mais mélangé à celui du speedrun – d’ailleurs le jeu ne se cache pas de ses influences zeldaesques et vous propose un gameplay assez simple mais mis en valeur par cette échéance inéluctable de 60 secondes.
Ajoutez à cela un humour particulièrement méta et acide, et vous avez là une superbe occupation pour une dizaine d’heures.
Red Dead Redemption 2
(© Rockstar Games)
Le jeu le plus attendu de l’année ne l’était pas pour rien. Passé les quelques heures de tutoriel à se balader en cheval dans la neige qui peuvent paraître franchement longues, on se retrouve plongé dans une expérience quasi inédite dans l’histoire du jeu vidéo. On pèse nos mots.
C’est plus qu’un simple GTA en mode “conquête de l’Ouest”. Il s’agit d’une véritable épopée à la liberté totale, dans un univers énorme, mais avec une certaine forme de subtilité dans son récit, et le tout avec une intensité à faire rougir de nombreux films à suspense.
Chapeau bas à Rockstar, qui a réussi son pari malgré l’énorme pression que lui mettaient les fans.
Marvel’s Spider-Man
(© Marvel/Sony)
Depuis toujours, les jeux Spider-Man ont été synonymes de liberté. Liberté de se déplacer dans Manhattan en se balançant de gratte-ciel en gratte-ciel, d’enchaîner les combos, d’essayer toutes les formes de toile… C’est ce qui fait le charme de ces jeux, qu’aucun super-héros n’a pu égaler sur ce médium (désolé Batman).
Non seulement le nouveau volet pousse la chose à son paroxysme, mais en plus Insomniac Games pond un scénario génial (Mister Negative est un vilain bien trop sous-estimé), qui te fait même lâcher une petite larme sur la fin. Les dizaines d’heures de jeu filent à une vitesse folle, au point que tu regretteras de ne pas avoir plus profité du spectacle.
Le véritable GOTY de l’auteur de ces mots.
Subnautica
(© Unknow Worlds)
Longtemps resté en développement puis en bêta et en early access, Subnautica a enfin émergé dans une version finale en début d’année. Les attentes des joueurs sont récompensées puisque l’opus nous propose d’explorer un splendide univers marin.
Vous allez rapidement plonger (dans tous les sens du terme) dans cette ambiance magnifiée par des graphismes colorés et une musique à couper le souffle. La vraie surprise tiendra finalement de sa durée de vie, plus longue qu’on peut le penser, et surtout de son scénario aussi mystérieux que prenant.
Super Smash Bros. Ultimate
(© Nintendo)
Les fans n’en pouvaient plus d’attendre cette fin d’année – et ils avaient raison. Le dernier-né de la série Smash est sûrement le plus abouti, que ce soit au niveau du gameplay drastiquement revu pour plus de fun et de compétition, ou de la présence de milliers de références distillées ici et là, tout est absolument génial. Son créateur, Masahiro Sakurai, a réussi le pari de faire un titre pouvait plaire aux profanes et vétérans, offrant à la Switch un nouveau jeu incontournable.
C’est bien simple. Vous avez une Switch ? Courez acheter Smash pour Noël. Rien de tel qu’une bonne mêlée pour digérer la dinde.
Tetris Effect
(© Enhance, Inc.)
J’ai enfilé le casque par curiosité, Tetris étant pour beaucoup une madeleine de Proust en pixels. Comme ce n’était pas vraiment pour moi, je n’avais pas pas spécialement d’attentes sur ce jeu. C’est alors que je me suis retrouvé à passer 20 minutes dans ce truc sans voir le temps passer.
L’univers est incroyable, notamment grâce à une musique sublime de bout en bout, et des graphismes très reposants. Une expérience sensorielle unique, qui mérite d’être présente ici car l’avenir de la VR n’est pas que dans les jeux ultraréalistes, mais aussi dans ce genre de jeux relaxants.
Bonus : l’avis de nos stagiaires de 3e, Kwamen, Ulysse et Keenan
Cette semaine, Konbini accueillait une armée de stagiaires collégiens. Nous en avons profité pour interroger, malgré notre ringardise, la “génération Z”. Ils se sont mis d’accord entre eux (bien plus rapidement que nous, c’est sûr), sur les cinq jeux qu’ils ont préférés cette année :
- FIFA 19
- God of War
- NBA 2k19
- Red Dead Redemption 2
- Marvel’s Spider-Man
Article écrit par Pierre Bazin et Arthur Cios.