Non, le métier de journaliste de mode n’est pas ce qu’on veut vous faire croire

Non, le métier de journaliste de mode n’est pas ce qu’on veut vous faire croire

La série teenage The Bold Type et une rédactrice américaine essaient de briser le fantasme du journaliste, notamment de mode, sur grand et petit écran : une vie qui serait faite de vibromasseurs, de talons de 15 centimètres et de voyages onéreux. Oui, mais pas que…

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La journaliste Alice Bolin du magazine Racked frappe un grand coup dans la fourmilière en publiant une tribune pour dénoncer la fantaisie exagérée de la vie de journaliste, de son lifestyle sophistiqué à sa personnalité ultracompliquée.

Tous ceux qui ont déjà passé une tête dans une rédaction savent que la vie de rédacteur n’est pas tout à fait celle dépeinte par Hollywood. Pourtant, que ce soit dans Le diable s’habille en Prada, Comment se faire larguer en 10 leçons, Newsroom, Night Call, Rhum Express, Vacances romaines, Zodiac ou The Hills, le cinéma et le petit écran passent leur temps à faire miroiter une vie folle dans une jungle des médias sauvage et bigarrée, assez exagérée.

Alice Bolin raconte notamment que les rédactrices en chef des magazines de mode ne sont IRL pas que des dragons et des drama queens assoiffées de sang et de Chanel. Ça peut aussi être de gentilles personnes humaines et pleines de doutes sans chaussures de luxe impraticables. Mais Anna Wintour et Diana Vreeland sont beaucoup plus télégéniques qu’une scène d’angoisse de la page blanche.

Le diable s’habille (parfois) en Prada et (souvent) chez Zara

Dans ce cadre, la nouvelle série plutôt réussie de la chaîne Freeform The Bold Type a le mérite d’aborder politique, diversité et intersectionnalité. Mais aussi d’essayer de découdre des clichés presque aussi vieux que le cinéma sur la figure “bigger than life” du journaliste.

Alors, certes, les filles de The Bold Type passent une bonne partie de leur existence dans le bureau du shopping à emprunter les vêtements de grandes marques sans demander aucune autorisation. Elles portent des talons vraiment trop hauts pour partir en reportage. Et essaient un tas de nouveautés sexuelles : vibromasseurs, positions folles et œuf de yoni en tête. Mais elles s’inquiètent aussi de ne pas savoir quoi écrire, de ne pas arriver à avoir un orgasme et font face aux haters sur la Toile.

Car oui les journalistes ont des avantages. Mais après une nuit dans un lumineux hôtel 5 étoiles en voyage de presse, ils retournent souvent dans leur appart de 35 mètres carrés humide. Oui les journalistes ont des cadeaux, mais souvent ils doivent les rendre. Oui les journalistes peuvent porter une pièce de designer, mais ça veut dire que ce mois-là, ils mangeront surtout des nouilles chinoises lyophilisées.