Alterner entre travail de bureau, mails et réseaux sociaux toute la journée ne rend pas plus productif. À l’inverse, le cerveau se fatigue plus vite.
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Qu’on se le dise, la vision de l’être humain contemporain transformé en machine de travail, capable de siroter son café en répondant au téléphone, tout en vérifiant ses mails et en n’oubliant pas de sourire pour son prochain selfie Instagram est un mythe.
Le multitasking, ou la capacité de mener plusieurs tâches à bien, en passant alternativement de l’une à l’autre, est un mode d’organisation non seulement aliénant mais contre-productif, nous apprennent les sciences cognitives.
Célébrée comme le nouveau mode de fonctionnement au quotidien après l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), survendue par les réseaux sociaux qui basent leurs interfaces sur le principe de la segmentation de l’attention, la philosophie du multitâches a pourtant récemment été rembarrée par la recherche scientifique.
Comme l’explique Quartz dans un article sur le sujet, la distraction permanente qu’implique ce mode de fonctionnement réduit la capacité d’attention et la mémoire à court terme, diminue le QI et, plus spécifiquement, force le cerveau à consommer de grandes quantités de glucose et d’oxygène, le même “carburant” utilisé lorsque l’on se concentre sur une seule tâche.
Des pauses déconnectées toutes les deux heures
Selon la professeure Gloria Mark, interrogée par Quartz, il faut en moyenne 23 minutes et 15 secondes pour se reconcentrer pleinement sur une activité après une interruption. Le cycle permanent de changement d’activité induit par le multitasking ne permet donc pas d’atteindre un niveau optimal de concentration. Pourquoi, alors, avons-nous tant intégré ce nouveau mode de travail ? Car notre cerveau se conduit comme un junkie.
Lorsque nous complétons une petite tâche que nous nous sommes assignée, notre cerveau se sécrète un shot de dopamine en récompense, expliquait le magazine Inc. en 2015. Addict à la dopamine, il nous encourage donc à poursuivre cette fragmentation des tâches pour augmenter la fréquence des doses. Tout en accroissant la production de cortisol, l’hormone liée au stress.
La solution pour éviter de s’épuiser inutilement ? Prendre des pauses de 15 minutes toutes les deux heures. Mais pas le genre de pause utilisée pour vérifier les dernières actualités sur Facebook, non, plutôt une parenthèse déconnectée : aller marcher, regarder par la fenêtre ou encore écouter de la musique les yeux fermés (et en désactivant les notifications sur votre portable, merci). Et si vous tenez absolument à rester productif, commencez par vous concentrer sur une tâche à la fois, pendant 25 minutes minimum.