AccueilArchive

Missy Elliott : le retour de la patronne

Missy Elliott : le retour de la patronne

avatar

Par Aurélien Chapuis

Publié le

L'icône de la musique rap et R'n'B a célébré son prix Vangard avec un show complètement hors norme.

À voir aussi sur Konbini

Missy Elliot a créé l’évènement à la cérémonie des Vidéo Music Awards MTV lundi soir. Honorée du prix Vanguard, l’artiste a rendu hommage à tous ses clips avec un show complètement hors norme. Lors de sa performance, elle a fait un clin d’œil aux réalisateurs, décorateurs, stylistes et animateurs de ses vidéos. Surtout, elle a insisté sur une donnée indispensable de son univers : la danse.

En commençant par “Throw It Back”, un extrait de son EP Iconology, Missy Elliot est arrivée conquérante avec une équipe compacte de danseuses vêtues de costumes brillants. On a tout de suite remarqué que ce nouveau titre a l’ADN habituel des classiques de Missy : dansant, fier et plein d’humeur. Une parfaite mise en bouche.

Missy est revenue aux sources de son succès avec “Supa Dupa Fly”, son titre emblématique avec la boucle du titre d’Ann Peebles, “I Can’t Stand the Rain”. Sorti en 1997, ce morceau était accompagné d’un clip de Hype Williams, qui a lancé toute la renommée de Missy Elliot à propos de ses univers déjantés très fouillés et de ses chorégraphies très influentes.

Pour rendre hommage à ce clip dans son show, Missy a repris son costume flottant, ses lunettes et son masque, cultes à l’époque. Le plateau a été habillé d’herbe d’un vert criard et d’un ciel bleu éclatant, mélangé au noir vinyle. Des effets en réalité virtuelle ont été utilisés pour donner encore plus de profondeur à cette performance, accompagnée de danseurs en chapeaux parapluies.

Missy s’est laissée tomber dans la foule et, entre deux plateaux, la caméra s’est focalisée sur une autre chorégraphie désarticulée, celle d'”Hot Boyz”, un autre succès de Missy et Timbaland datant de l’album Da Real World en 1998. La transition parfaite pour lancer un de ses plus gros succès, “Get UR Freak On”, et sa rythmique stroboscopique qu’on retrouve sur Miss E… So Addictive en 2001.

Là encore, Missy a rendu hommage à son clip signé Dave Meyers avec une troupe de danseurs et danseuses habillé·e·s en treillis et casques influence militaire, comme dans l’original.

Un véritable hommage à la danse

Missy est alors embarquée sur un chariot roulant pour laisser place à “Work It”, son deuxième plus gros hit, sorti en 2002 sur son album classique Under Construction. Le son de Timbaland et Missy Elliot était alors totalement inclassable et intouchable. Pour lancer ce titre, Missy a laissé une danseuse s’exécuter seule pour un hommage d’exception.

La danseuse en question n’est autre qu’Alyson Stoner, actrice et chanteuse qu’on a pu voir dans les films Sexy Dance et Camp Rock. Alyson, née en 1993, vit sa toute première expérience de danse hip-hop… à la fin du clip de “Work It” en 2002. À sa performance aux VMAs, Alyson donne tout en survêtement Adidas jaune, paire de Superstar aux pieds. Tous les détails sont respectés.

Chargement du twitt...

Puis le plateau s’est ouvert pour dévoiler un énorme champ de maïs, le décor du titre “Pass Da Dutch”, colossal, toujours dirigé par Dave Meyers, devenu le partenaire régulier de la musicienne. Ce morceau est sorti en 2003 sur le très bon et minimal This is not a Test !. Encore une totale réussite.

“Music makes you lose control”

Pour finir, Missy nous a livré son dernier tube en puissance. Extrait de son album The Cookbook, sorti en 2005, “Lose Control” est entièrement produit par Missy Elliot elle-même, reprenant l’iconique “Clear” de Cybotron, un disque important pour le hip-hop et la musique électronique.

Avec Fat Man Scoop et Ciara sur l’original, Missy rendait une sorte de testament entier de tout son univers et de son style, entre visuel fou, danse électrique, R’n’B maîtrisé et rap aiguisé. Une superbe façon de terminer ce show de sept minutes de folie.

Après presque 15 ans d’absence, Missy Elliot a tout donné aux VMAs de MTV, revisitant les différentes époques de sa discographie. Sa musique comme sa vision n’ont pris aucune ride. À la croisée de nombreux chemins, la formule Missy a été à la fois avant-gardiste et populaire. C’est un régal de la voir célébrer ainsi son avènement. On attend la suite, car la musique de Missy nous fait perdre le contrôle.