Manuel Noriega, dont l’image est utilisée dans Call of Duty Black Ops 2, attaque l’éditeur du jeu en justice.
Depuis sa prison, le dictateur déchu du Panama, Manuel Noriega, attaque en justice le jeu vidéo à succès Call of Duty Black Ops 2. À 80 ans, il assigne la société Activision pour avoir fait usage de son nom et de son visage. Et ce n’est pas qu’un sympathique hommage : le personnage qui porte son patronyme et sa fonction est un personnage-clé du jeu.
Ce personnage a donc de l’importance dans Call Of Duty Black Ops 2 et devient même l’enjeu d’une chasse à l’homme : selon Le Monde.fr, et comme on le voit dans l’extrait vidéo ci-dessus, le joueur doit pourchasser et capturer Noriega-virtuel.
Manuel Noriega, ex-dictateur et agent double pour la CIA et Cuba, s’offusque donc qu’on ne lui ait pas demandé l’autorisation d’utiliser son image. Il juge également regrettable que le dictateur de fiction qui répond à son nom soit responsable d’enlèvements et de meurtres.
De son côté, cet épisode de la tentaculaire saga Call Of Duty n’est qu’un succès parmi d’autres. Selon son éditeur Activision Blizzard, le jeu engrangeait déjà plus d’un milliard de dollars de recettes quelques semaines seulement après sa sortie en novembre 2012.
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La chute rock’n’roll de Noriega
À 80 ans, Manuel Noriega peut contempler un passé unique en son genre. D’origine pauvre, puis ayant reçu une formation de soldat et d’espion, il grimpe quatre à quatre les marches du pouvoir militaire. D’homme fort de la CIA, il se hisse au sommet des responsabilités du Panama et dirige d’une main de fer (après tout, c’est le propre des dictateurs) le pays de 1983 à 1989… lorsque les États-Unis, finalement mécontents de lui à cause de son statut d’agent double, décident qu’il est temps de le remplacer.
Retranché des jours durant dans la nonciature de Panama, Noriega a subi le siège imposé par les forces américaines, puisqu’il refusait de se rendre. Il abandonne finalement le 3 janvier 1990, après des journées entières sous le vacarme d’une torture psychologique très prisée par les Américains : la diffusion de musique rock à très fort volume – nous consacrions un article à ce sujet par ici. Parmi les titres joués pour briser Manuel Noriega, “I Fought the Law” des Clash. “And law won…”