70 % de la population de ces oiseaux pourraient avoir disparu d’ici à 2050.
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Selon des chercheurs, le réchauffement climatique et la surpêche pourraient causer l’extinction du manchot royal d’ici à la fin de ce siècle.
Une équipe de scientifiques vient de publier les résultats d’une étude dans le journal Nature Climate Change qui affirme que 70 % de ces oiseaux (1,1 million de couples reproducteurs actuellement) sont amenés à disparaître (ou à s’exiler vers le sud) si rien n’est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ces résultats ont été obtenus en simulant les changements à venir dans les zones habitées par les manchots comme les îles proches de deux pôles et celles des océans Austral et Indien, afin d’identifier les zones sur lesquelles l’impact du réchauffement climatique sera le plus important.
Céline Le Bohec, coautrice de cette étude et chercheuse au CNRS et à l’université de Strasbourg prévient que les espèces subantarctiques pourraient disparaître si des mesures d’urgence ne sont pas prises.
“Si des actions ne sont pas mises en place rapidement à l’échelle internationale pour endiguer le réchauffement climatique, réguler les pêcheries et protéger les zones refuges, nous craignons que la moitié de la population de manchots royaux ne disparaisse d’ici à 2050 ou 2060“, dit-elle. Et d’ajouter :
“Si nous voulons empêcher cela, des efforts efficaces et proactifs de conservation, et surtout des actions coordonnées contre le réchauffement climatique doivent être lancées dès maintenant.”
Climate change could force millions of king penguins to seek new breeding grounds by the end of the century #ResearchHighlight https://t.co/J0nRt7xU9y
— nature (@nature) February 27, 2018
Un peu moins de la moitié de la population mondiale de manchots royaux, qui habitent sur l’archipel français de Crozet et l’île-du-Prince-Édouard, va complètement perdre son environnement naturel, selon cette étude.
Les populations de manchots des îles de Kerguelen, des îles Malouines et de l’archipel de la Terre de Feu risquent également de voir leur environnement gravement altéré.
Robin Cristofari, chercheur principal de l’étude travaillant à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien à Strasbourg, explique que le manchot royal ne peut changer d’environnement pour se reproduire que de manière très progressive, en allant d’une île à une autre.
Seventy percent of king penguins - around 1.1 million breeding pairs - will abruptly relocate or disappear before the end of the century if greenhouse gas emissions continue at present rates, reports a study published in @NatureClimate https://t.co/gWglwOzh64 pic.twitter.com/Bmy3X0zOU3
— Nature Research (@nresearchnews) February 26, 2018
“Le principal problème est qu’il y a seulement une poignée d’îles dans l’océan Austral“, affirme Robin Cristofari, “et elles ne sont pas toutes adaptées à recevoir de grandes colonies”.
Pendant des millénaires, les espèces ont été dépendantes de la grande concentration de poissons du front polaire antarctique, mais à cause du réchauffement climatique, cette région dérive et s’éloigne des îles, ce qui signifie que les manchots doivent nager toujours plus loin pour trouver de quoi nourrir leurs petits.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet