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À Malte, des migrants maltraités sur le tournage d’un film italien

À Malte, des migrants maltraités sur le tournage d’un film italien

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Par Louis Lepron

Publié le

"Leur vie était en danger."

Des migrants employés comme figurants pour un film italien ont subi des mauvais traitements pour rendre les scènes plus réalistes, affirme le principal journal de Malte, le Times of Malta, jeudi sur son site, mais les producteurs démentent.

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Environ 70 migrants africains vivant à Malte, dont quatre enfants, ont été recrutés comme figurants sur le tournage de Tolo Tolo, réalisé par le comique italien Checco Zalone. Selon des membres de l’équipe de tournage, interrogés par le quotidien, 60 migrants, dont la plupart ne savaient pas nager, ont été laissés pendant six heures sur un bateau en plein soleil, sans possibilité de faire des pauses pour aller aux toilettes, se désaltérer ni se rafraîchir.

À un certain moment, une femme enceinte a commencé à paniquer, obligeant l’équipe à la ramener sur la rive. Au moins quatre membres du tournage ont démissionné après l’incident, selon le journal. “Leur vie était en danger”, a assuré un membre du tournage au Times of Malta.

Selon les membres de l’équipe du tournage interrogés, le climat sur les lieux du tournage était très tendu, marqué par des mauvais traitements à l’égard des figurants, traités d’“idiots” et “crasseux” par un responsable de la production.

Des enfants auraient fondu en larmes après s’être vu retirer leurs bouchons d’oreille sur des scènes de fusillade. Un responsable de la production aurait avoué vouloir “leur foutre une trouille bleue” en faisant revivre à certains leur passé, afin de rendre les scènes plus réalistes, a assuré le journal.

Des accusations “arrivant de nulle part”

La société de production maltaise Halo Pictures, qui coordonne le tournage à Malte, a démenti tout mauvais traitement, assurant que les conditions de tournage respectaient la législation locale et que tous les contrôles sanitaires et de sécurité avaient été effectués.

Les producteurs italiens ont fustigé des accusations “arrivant de nulle part”. Le producteur du film attendu dans les salles en janvier 2020, Pietro Valsecchi de la société Taodue, a dit être “tombé des nues”“Il s’agit clairement d’un coup monté par une personne qui a été chassée du tournage”, a-t-il dit, cité dans les médias italiens. Le centre de cinéma maltais Malta Film Commission, qui encourage les tournages dans l’archipel, a annoncé avoir lancé une enquête. 

Konbini avec AFP