La députée LREM Blandine Brocard se défend d’être une députée “fantôme”

La députée LREM Blandine Brocard se défend d’être une députée “fantôme”

Depuis sa victoire aux dernières législatives, cette élue du Rhône serait un peu trop discrète, selon certains militants LREM, qui s’étonnent dans des médias de ses absences à l’Assemblée nationale.

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Elle avait été élue avec 60,26 % des suffrages au second tour des dernières législatives – après avoir obtenu 45,80 % des voix au premier tour du scrutin. Blandine Brocard, députée La République en marche (LREM) de la cinquième circonscription du Rhône, avait alors réussi un tour de force en gagnant face à Philippe Cochet, président de la Fédération des Républicains du Rhône et ancien député de la circonscription prise par cette juriste de 35 ans, inconnue de la vie politique avant les élections.

Mais depuis, plus rien apparemment. Dans un article du journal Lyon Mag, certains “marcheurs” déplorent ainsi les absences répétées de la députée à l’Assemblée nationale, comme dans sa circonscription. “Personne n’a vu Blandine depuis trois mois ; elle ne répond pas aux mails, elle n’a ni collaborateur ni permanence sur le terrain”, déclare ainsi un militant En Marche cité dans Lyon Mag.

Si l’on en croit la page consacrée à l’élue sur le site nosdeputés.fr, la députée n’a en effet déposé aucun amendement, ni posé de question orale à l’Assemblée. Elle n’aurait de plus assisté qu’à trois réunions de la commission des Affaires étrangères, à laquelle elle siège pourtant. Blandine Brocard est également peu présente sur les réseaux sociaux : son compte Twitter officiel (qu’elle utilisait pourtant régulièrement pendant la campagne pour les législatives) est inactif depuis le 15 juin dernier. Ce qui alimente encore plus la théorie de la “députée fantôme”… Interpellée sur Facebook par un internaute sur la question de ses absences, la députée se justifie :

– “Voilà trois mois que vous êtes élue et nous n’avons aucune nouvelle de vous : pas de présence, pas d’expression écrite ou verbale et il semblerait peu de présence à l’Assemblée nationale. Que devenez-vous et pourquoi ce silence ?”, demande un internaute.

– Rassurez-vous, beaucoup de choses sont en préparation, et c’est sur ces choses-là que nous travaillons avec mon équipe, quand l’agenda parlementaire nous en laisse le temps. Certains voudraient que nous fassions de la politique à leur manière […], ce n’est pas comme cela que je vois les choses, ce n’est pas pour cela que j’ai été élue. Je ne fais pas d’effets de manche, ce n’est pas mon ‘style’, mais quand il faudra mordre, je mordrai, soyez en certain”, répond l’élue.

Vous avez dit “fantôme” ?

Nous avons essayé de joindre la députée du Rhône afin d’avoir une réaction de vive voix de sa part. “Blandine Brocard est actuellement en commission et ne peut pas répondre”, nous indique la responsable presse du groupe LREM à l’Assemblée. Tiens donc. L’élue s’est pourtant défendue le même jour auprès du site Planet, auquel elle a notamment affirmé qu’elle “ne compt[ait] pas” ses nuits passées à l’Assemblée.

“Pour la Commission des affaires étrangères, je ne sais pas comment les présences sont relevées et en ce qui concerne ma présence à l’Assemblée, encore une fois, je ne sais pas comment c’est comptabilisé sur le site Nos Députés. […] Bien souvent cette comptabilité de prise de parole, c’est de la vitupération. Ce n’est pas du tout ma manière d’être députée”, déclare-t-elle.

Blandine Brocard justifie également son absence de local de permanence par sa difficulté à en trouver un. Après les législatives, nombreux sont en effet les nouveaux élus – de tous bords – à avoir eu du mal à trouver des locaux, comme le relate cet article du Parisien. Mais Blandine Brocard affirme à Planet qu’elle aura une permanence très bientôt, “dès qu’on aura trouvé le lieu et qu’on sera en capacité de signer le bail”.

Concernant enfin sa faible présence sur les réseaux sociaux, nul doute également que la députée remédiera vite à ce problème. L’élue a en effet mis à jour, le 18 septembre dernier, les informations de sa page Facebook. C’était quelques heures seulement après la publication par Lyon Mag de l’article sur les absences parlementaires supposées de la députée. Vous avez dit coïncidence ?