“Ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays.”
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L'instrumentalisation du sacrifice d'Arnaud Beltrame par Emmanuel Macron, est insupportable.
— Alisa (@alskova) 7 mai 2018
Aucun politique ne devrait se servir de ce geste de pure abnégation, motivé par l'amour et la défense de la nation, pour justifier une mesure sociale, aussi impopulaire soit-elle.#APL pic.twitter.com/rr4NE20iTX
À l’occasion du premier anniversaire de son accession à l’Élysée, Emmanuel Macron s’est offert une petite polémique. Tandis qu’un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro rapporte que trois quarts des Français considèrent que le chef d’État est le “président des riches” et que 62 % d’entre eux ne le trouvent pas “proche des gens”, ce dernier s’est bien gardé de les contredire.
Moins d’un an après la grosse polémique due à la baisse de l’aide personnalisée au logement (APL), le président l’a relancée. En effet, un premier extrait du documentaire Emmanuel Macron, la fin de l’innocence, réalisé par Bertrand Delais et diffusé ce lundi 7 mai, en début de soirée, sur France 3, a été mis en ligne. On y entend le chef d’État comparer le décès d’Arnaud Beltrame et les étudiants qui se sont plaints de la baisse de l’APL.
Évoquant le sacrifice du colonel Arnaud Beltrame, tué le 23 mars dernier après avoir sauvé la vie d’une femme au cours d’une prise d’otages au Super U de Trèbes, Emmanuel Macron fait un parallèle assez douteux avec ceux qui ont combattu la baisse de l’aide au logement :
“Le colonel Beltrame est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d’une guerre qui le dépasse.
Les gens qui pensent que la France, c’est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus, une République dont on ne connaît plus l’odeur et des principes qu’il fait bien d’évoquer parce qu’on s’est habitué à eux et qu’on invoque la tragédie dès qu’il faut réformer ceci ou cela, et qui pensent que, en quelque sorte, le summum de la lutte, c’est les 50 euros d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays.”
“L’histoire de notre pays, c’est une histoire d’absolu, c’est un amour de la liberté au-delà de tout, c’est une volonté de l’égalité réelle”, ajoute-t-il. Après le vif scandale de l’année dernière, il aurait pourtant déclaré à propos de cette mesure qu’il s’agissait d’une “connerie sans nom”.
Pour le député socialiste des Landes Boris Vallaud, avec cette déclaration, Emmanuel Macron “oppose les héros [aux] plus pauvres”. Le porte-parole du PS ajoute :
“Si Macron pense que le ‘summum’ du progrès, c’est de baisser les APL et supprimer l’ISF et l’exit tax, il n’a pas compris l’histoire de notre pays. Ceux qui sont à 20 euros près ne méritent pas ce mépris.”
Le président des Patriotes, Florian Philippot, parle pour sa part d’un “monstre d’arrogance”. Quant au député France Insoumise de la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, il a réagi en qualifiant les propos du chef d’État de “petits et indignes de sa fonction” :
Propos indignes, politiciens de #Macron instrumentalisant le mort héroïque du Ct #Beltrame. C'est précisément car " L'histoire de notre pays (..) c'est une volonté de l'égalité réelle" donc pour une plus juste répartition des richesses, que nous sommes opposés à la baisse des APL https://t.co/GRtH6npc0f
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 7 mai 2018