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Rencontre et session acoustique sur la planète Mac DeMarco

Rencontre et session acoustique sur la planète Mac DeMarco

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Par Thomas De Ambrogi

Publié le

From Montreal with so much love

Cela fait plus ou moins trois ans que Mac DeMarco est parti de Vancouver, qu’il avait rejoint à la fin du lycée, pour arriver à Montreal. Dans la première ville, il opérait en duo sous le nom de Makeout Videotapes, et livrait – avec son pote Alex Calder – un rock lo-fi et bruyant. Déjà, dans les méandres de saturation de leur EP Ying Yang, on sentait le squelette bien ficelé. Le duo devient un trio, et font une petite tournée à échelle urbaine, intra-Vancouver, avec les Japandroids.
Montreal sera la ville de la prise en main, c’est là que Mac DeMarco décide de faire valoir son nom. Pour financer son premier projet, il se fait cobaye et subit des expériences médicales saugrenues contre de l’argent. Il y a du y laisser une ou deux cases. Il fabrique lui même son premier EP en solo dans son “Jizz Jazz Studio”, en touchant aux machines rétro et à tous les instruments qu’il a pu trouver. Mac réussi à vendre son EP chez Captured Tracks, un label de Brooklyn qui vise toujours juste. Ça donne Rock and Roll Night ClubC’est en fin 2012, en écoutant le très catchy “She’s Really All I Need” – issu de l’EP en question – que mon histoire d’amour pour DeMarco a commencé.
A la découverte d’un artiste, mon premier réflexe est d’aller creuser sa chaîne youtube, habitude inévitable pour le meilleur ou le pire. Arrivé sur celle de Mac DeMarco, j’ai limite cru que avoir affaire avec un “mec du lol”, du genre de ceux qui font des faux tutoriels pour apprendre à tchiper. Entre les vidéos où il serre les muscles sur fond de Ramones, les covers hallucinées, les blagues vaseuses et les interviews subliminales ou codéinées, le WTF est total. Allez y faire un tour, ça fera votre soirée.
Je croyais à un clown doué mais un peu flemmard, qui fait du rock posé, bien pensé et volontairement mal-enregistré. Erreur, car quand on écoute 2, son premier album, on se rend vite compte que Mac DeMarco n’est pas un des ces petits branleurs qui fait tristement bouger. Le clownesque est un masque qui fait office de porte d’accès à son univers génial. Les brooklynites peuvent l’appeller “patron”.
Premier morceau de la session acoustique que Mac Demarco a accordé à Konbini, celui qui ouvre l’album (Captured Tracks).
Mac DeMarco – Cooking Up Something Good
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Cigarette aux lèvres, rythme dans le sang, regards caméras à la coule, Mac fait la différence. La force de ce mec sympa réside dans la simplicité Pop de ses morceaux. Entendue telle quelle, sa musique parait si facile à faire pour lui, alors qu’en réalité, il est le seul à pouvoir le faire de cette manière.
En studio, c’est tout autre chose. Sur “Freaking Out The Neighborhood” (2), on découvre un mix pointu et une guitare lead à tomber par terre, soutenus par les vocales touchantes de Mac, qui adresse ces mots doucement ironiques à sa mère, inquiète. Un poème.

À voir aussi sur Konbini

Really, I’m fine / never been better, got no job on the line sincerely, don’t worry /same old boy that you owe to you in front

L’équation DeMarco

Un performer de choix

Le soir-même de cette rencontre à la Maroquinerie, Mac donnait un concert dans la même salle, comble. C’était son deuxième passage dans la capitale. Un son qui flirte avec la perfection, des rythmes accélérés qui font inconsciemment bouger les bassins, des blagues débiles aromatisées à la cool et à l’alcool, des reprises pourries de Metallica ou des Beatles enchainées au beau milieu d’un morceau, peu importe où il se trouve, Mac DeMarco est chez lui.
Chauffés par la reverb de Sean Nicholas Savage, le public était entrainé, transporté dès l’entrée de Mac DeMarco, et quand l’idée de me retourner m’a traversée l’esprit, tout ce que j’ai vu étaient des sourires fixés et des yeux qui brillaient. Quand la musique vient du coeur, la performance vient des couilles. On sent que le groupe vit ce début de gloire de manière attachée, ils la vivent, et c’est tout. Eux aussi avaient les yeux mouillés.
Ce n’est que le début.

Bonus

Crédits session acoustique

Son : Vincent Hiver 

Image : Louis Lepron

Montage : Sylvain Di Cristo

Réalisation : Thomazi

Merci à

Mac DeMarco / La Maroquinerie / Marion Seury / Captured Tracks / Differ-ant