Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce 28 juillet que cette infrastructure, dont le but était d’accueillir de “jeunes radicalisés en voie de marginalisation”, allait définitivement fermer. Après moins d’un an d’existence…
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C’était un établissement unique en son genre. Un centre de “réinsertion et de citoyenneté”, situé à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire) et destiné à déradicaliser des jeunes âgés de 18 à 30 ans. Lors de l’ouverture du centre de Pontourny le 19 septembre 2016, trois hommes et trois femmes avaient rejoint l’infrastructure pour y suivre des cours de religion, de philosophie, d’éducation aux médias et de sport. Encadrés par une trentaine de personnes, les pensionnaires devaient tous être des candidats volontaires, majeurs et non fichés S.
Mais moins d’un an après son ouverture, le bilan du centre ne semble pas être à la hauteur du ministère de l’Intérieur. “L’expérience ne s’est pas révélée concluante”, a-t-il ainsi indiqué dans un communiqué. “L’expérimentation d’un centre d’accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. Le gouvernement a ainsi décidé de mettre un terme à l’expérimentation conduite à Pontourny.” Car selon Le Monde, alors qu’il pouvait recevoir près de 25 jeunes, le centre n’a accueilli en tout et pour tout que neuf pensionnaires, “et aucun d’entre eux n’a suivi le programme jusqu’à son terme”. Le dernier jeune a d’ailleurs quitté la structure en février dernier.
Un rapport sénatorial au vitriol
Le 12 juillet dernier, un rapport réalisé par les sénatrices Esther Benbassa (élue sous l’étiquette Europe Écologie Les Verts) et Catherine Troendlé (Les Républicains) appelait à la fermeture du centre. La première estimait notamment : “Face à un phénomène complexe, multifacettes, qui attend des réponses nombreuses et pas seulement répressives, […] je ne crois pas que l’on puisse déradicaliser les gens, mais on peut les réinsérer, les resocialiser.” Et les sénatrices de demander de “mettre fin à l’expérimentation [du centre] et [à] renoncer à sa généralisation”.
Mais dans son communiqué du 28 juillet, le ministère de l’Intérieur insiste sur le fait que la fermeture du centre de Pontourny “ne signifie pas l’abandon d’une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation dans des structures adaptées” :
“Le gouvernement étudiera, notamment, la possibilité d’ouvrir des structures de petite taille pour y accueillir des individus sous main de justice et y développer des solutions alternatives à l’incarcération.”