Vivement critiquée par les États-Unis, la Chine a rétorqué qu’ils ne pouvaient pas “s’ériger en juges dans ce domaine”.
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Le comité de l’Organisation des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a affirmé être en possession de preuves de l’existence de “camps d’internement géants sous le sceau du secret”, où un million de Ouïgours seraient détenus dans le Xinjiang, une région située au nord-ouest du pays, abritant quelque huit millions d’habitants.
Les Ouïgours, peuple de croyance musulmane parlant le turc vivant dans la province de Xinjiang, sont internés dans des camps dits de “déradicalisation” en raison d’idées religieuses supposées “extrémistes”, explique Le Monde. Là-bas sont inculqués le mandarin, le communisme ainsi que les valeurs du pays.
Depuis plusieurs mois, des exilés Ouïgours témoignent anonymement dans les médias français de ce qu’il s’y passe. C’est le cas d’Omurbek Eli, qui racontait à Libération son passage par ce que les Chinois appellent un “centre de transformation par l’éducation”. Maltraitance, punitions corporelles, torture… La liste des châtiments et oppressions subis par la communauté ouïgoure incarcérée dans ces camps est longue.
“Les États-Unis n’ont aucun droit de critiquer la Chine”
L’ONG China Human Rights Defenders rapporte que 20 % des arrestations du pays en 2017 ont eu lieu dans la seule province de Xinjiang, alors que celle-ci ne représente que 2 % de la population chinoise totale. En décembre dernier, Human Rights Watch avait même accusé la Chine de procéder à la collecte des échantillons ADN des Ouïgours.
En mars, c’était au tour du magazine Foreign Policy de révéler comment les services de renseignement chinois avaient mis en place une “campagne de surveillance mondiale de la diaspora ouïgoure” s’étendant jusqu’au territoire français, maintenant une pression psychologique sur la minorité exilée en mentionnant leur famille restée au pays et ce qui pourrait leur arriver si elle ne collaborait pas.
Malgré l’accumulation de témoignages et récits accablants, la Chine réfute toute forme d’accusation, évoquant une politique antiterroriste et anti-extrémisme religieux pour justifier la répression à l’œuvre dans le Xinjiang.
Jeudi 30 août, aux États-Unis, une vingtaine d’élus ont demandé au Congrès d’interdire l’entrée sur le territoire américain de responsables politiques chinois impliqués dans l’internement des Ouïgours. Ce à quoi Pékin a répondu par le biais de son porte-parole Hua Chunying : “Les États-Unis n’ont aucun droit de critiquer la Chine et de s’ériger en juge dans ce domaine.”