Des manifestants ont fait le mort à Londres pour rendre hommage aux cyclistes victimes des véhicules motorisés et aux 12 000 Londoniens décédés à cause de la pollution chaque année.
À voir aussi sur Konbini
Des centaines de cyclistes ont fait le mort devant le siège social de Transport for London (TFL), l’organisme public qui s’occupe des transports en commun de Londres. C’était leur manière de rendre hommage aux 21 cyclistes décédés sur les routes de la capitale britannique ces 24 derniers mois et aux 12 000 Londoniens victimes de la pollution chaque année.
Les membres du groupe Stop Killing Cyclists se sont donc réunis sur Blackfriars Road vendredi dernier. Ils sont venus avec 21 cercueils et une tombe symbolique qui représente les 24 000 Londoniens qui, selon leurs estimations, sont décédés ces deux dernières années, soit à cause de la pollution provenant des véhicules, soit à cause d’une maladie liée à l’inactivité.
Ce soir-là, huit personnes ont pris la parole, dont Vicky Lebreck. Cette jeune femme de 25 ans a perdu l’usage de sa jambe dans un accident il y a un an : son bassin a été écrasé quand elle est entrée en collision avec un camion.
En retenant avec difficulté ses larmes, elle a déclaré :
Les gens qui font du vélo à Londres ne devraient mourir ou être gravement blessés juste à cause de l’erreur d’un conducteur. Ce qui m’est arrivé a changé ma vie. J’essaye de retrouver une vie normale et de m’habituer au fait que je ne peux plus faire ce que je faisais avant.
Scarlett Brady-Hughes, une gamine de huit ans, a lu à haute voix les noms des cyclistes qui ont perdu la vie cette année. Puis des centaines de manifestants se sont allongés sur la chaussée devant la station de métro Southwark Station, bloquant ainsi la circulation pendant 15 minutes.
Malgré quelques questions et protestations de la part des automobilistes et des passants, la manifestation a continué, dans le silence. Le tableau était très émouvant.
C’est la troisième fois cette année que Stop Killing Cyclists organise une veillée de protestation de ce genre, où les participants s’allongent sur la route. Le groupe s’est créé fin 2013, suite aux décès de six cyclistes en l’espace d’un seul mois, en novembre 2013.
Stop Killing Cyclists demande désormais à TFL de consacrer 10% de son budget aux infrastructures réservées aux cyclistes. Cette augmentation significative – car pour l’instant c’est seulement 1,4% du budget –, mais vitale selon le groupe.
Nicola Branch, le co-organisateur de la manifestation No More Coffins – comprenez “pas plus de cercueils” – a expliqué :
Si on augmente la somme d’argent dépensée dans les infrastructures réservées aux cyclistes, plus de personnes feront du vélo, donc ils seront moins à prendre la voiture.
En tant que cyclistes, nous sommes un peu comme le canari dans la mine de charbon [au XIXe siècle, les mineurs embarquaient des canaris dans les mines car ces oiseaux sont très sensibles aux émanations de gaz toxiques, ndlr]. En réglant le problème des cyclistes qui décèdent sur les routes, on règle le problème des autres causes de mortalité.
Neuf cyclistes ont perdu la vie sur les routes de Londres cette année, dont sept à cause d’un accident avec un poids lourd.
Traduit de l’anglais par Helaine Lefrançois