Le point commun entre plusieurs couvertures de livre dont l’action se déroule en Afrique ? Un grand acacia souvent solitaire et un joli coucher de soleil orangé.
Like so many (wildly varying) writers on Africa, Adichie gets the acacia tree sunset treatment... (@AfricasaCountry) pic.twitter.com/zMQtirfrQ9
— Simon Stevens (@SimonMStevens) 7 Mai 2014
Avec ce collage de 36 livres connus qui parlent de l’Afrique, Simon Stevens, lecteur assidu du blog Africa is a country, dénonce la vision simpliste qu’ont les occidentaux de ce continent. Que l’histoire se déroule au Zimbabwe, au Nigéria, en Afrique du Sud ou au Bostwana, qu’ils soient écrits par Doris Lessing, Kuki Gallmann, Ernest Hemingway ou Bryce Courtenay, les couvertures se ressemblent malgré les différences entre les pays, perpétuant ainsi les clichés.
Le blog connu pour pointer les idées fausses sur l’Afrique, ironise alors :
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Les couvertures de la plupart des romans “au sujet de l’Afrique” semblent avoir été conçues par une personne dont la représentation principale du continent vient du Roi Lion.
La paresse des maisons d’édition
Si on a tous en tête les images du début du film d’animation culte et sa musique C’est l’histoire de la vie qui commence avec effectivement un soleil orangé, les graphistes semblent manquer clairement d’inspiration.
Afin de mieux cerner cette homogénéité et comprendre pourquoi l’industrie de l’édition s’obstine à véhiculer ces stéréotypes de la littérature africaine, Quartz a interviewé Peter Mendelsun, directeur artistique de l’éditeur Knopf. Son explication ? Une certaine “paresse, à la fois individuelle et institutionnalisée” des maisons d’édition.
Au moment où le manuscrit est prêt à être produit, il y a une très forte tentation de suivre un chemin qui a déjà été foulé. Si quelqu’un essaie quelque chose de différent, et que le livre ne se vend pas, vous savez qui blâmer : le gars qui n’a pas mis l’acacia sur la couverture.
Une style de couverture vendeur, donc, et qui donne surtout une vision de l’Afrique qui rassure. Nous traversons ainsi “l’ère de l’arbre”, une image réductrice pour un continent si vaste et diversifié. Le directeur artistique reste cependant optimiste, le changement se fait sentir et toutes les couvertures ne sont pas pour autant victimes de l’acacia.