Konbini Book Club : que lire cet été selon ton style de vacances ?

Konbini Book Club : que lire cet été selon ton style de vacances ?

Pressé de faire ses valises et de partir au soleil ? Konbini te donne ses conseils de lecture pour l’été et te propose un livre pour chacune de tes tenues estivales préférées. Parce qu’assortir ses lectures à son style, c’est la nouvelle hype suprême.

À voir aussi sur Konbini

Si tu es combi moulante et pain de wax, tu liras :

Rébecca Lighieri, Les Garçons de l’été (P.O.L)

Pour les amoureux de la vague, ceux qui guettent au loin le swell pour faire étale de leur style sur la planche, il y a un roman à absolument glisser dans sa valise. Dans Les Garçons de l’été, Rébecca Lighieri raconte l’histoire de Thadée et Zachée, deux frères qui ont tout pour eux. Brillants, incroyablement beaux et surfeurs hors pair, ils mènent la vie de rêve. Jusqu’au jour où tout bascule, Thadée est mutilé par un requin-bouledogue et voit sa vie lui échapper. Devenu infirme, jaloux du succès grandissant de son frère, c’est le début pour lui d’une longue descente aux enfers qui finira dans un bain de sang. Entre Réunion et Pays basque, ce texte est un thriller cruel mais jouissif dont vous ne ferez qu’une bouchée.

Si tu es topless et bouteille de monoï, tu liras :

Christophe Granger, La Saison des apparences (Anamosa)

Savoure bien ton après-midi bronzette à la plage. Se mettre en maillot de bain, à demi-nu n’a pas toujours été une évidence. L’été n’a pas toujours été ce moment magique où les corps se dévoilent, bien au contraire ! Dans un essai qui donne le sourire, l’historien Christophe Granger raconte comment nous sommes passés de “la saison des menaces”, celle où l’indécence des peaux exhibées menaçait la morale publique, celle où la loi fixait à dix centimètres l’intervalle des corps nus sur la plage ; à la saison de tous les excès et de toutes les libertés, celle où plaisir et épanouissement sont les maîtres-mots. Maintenant qu’on a le droit, plus de raison d’hésiter, cet été on se lâche, on s’exhibe, on se rapproche.

Si tu es espadrilles et pastaga bien frais, tu liras :

" MARSEILLE JE T'AIME " #JACQUEMUS BOOK

Une publication partagée par SIMON PORTE JACQUEMUS (@jacquemus) le

René Frégni, Les Vivants au prix des morts (Gallimard)

Tu ne jures que par le sud, le bruit des cigales, l’odeur de lavande et la saveur des boissons anisées ? René Fregni est ton homme. Le patron du polar marseillais revient avec un livre haletant et inquiétant. L’histoire d’un voyou évadé des Baumettes qui trouve refuge chez son ancien professeur d’écriture en prison. Alors que ce dernier vivait paisiblement avec sa femme Isabelle à Manosque, loin du tumulte de Marseille, sa vie va désormais prendre une autre tournure… Les Vivants au prix des morts est un roman choc où la beauté et l’amour se heurtent de plein fouet à l’injustice et à la violence. Dans les collines lumineuses de Provence se cache parfois le fracas des balles. Un roman à suspense parfait pour ton été.

Si tu es chaussures de marche et sac à dos, tu liras :

Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs (Gallimard)

Après l’incroyable Berezina, livre dans lequel Sylvain Tesson racontait son voyage Moscou-Paris dans un side-car des années 1930 sur les traces des soldats de Napoléon, l’aventurier/romancier nous lance un défi beaucoup plus abordable : traverser la France rurale, cette diagonale du vide loin de la civilisation et de ses impératifs. De la frontière franco-italienne au bout du Cotentin, on suit le pèlerinage d’un homme qui a frôlé la mort (lors d’une chute de près de dix mètres) et qui tente de se reconstruire. Pour les adeptes des treks en forêt et ceux qui cherchent à faire corps avec la nature, Sylvain Tesson est votre homme, le grand écrivain français de l’aventure et des odyssées modernes.

Si tu es fitbit et running dernière génération, tu liras :

Martine Segalen, Les Enfants d’Achille et de Nike (Métailié)

Tu as prévu d’écumer la France avec tes runnings flambant neuves pour faire tous les semi-marathons de l’été et tu subis de plein fouet les punchlines de tes potes du genre : “Je ne vois pas bien l’intérêt de courir comme ça…” Le super essai de Martine Segalen, Les Enfants d’Achille et de Nike est ton sauveur. En décryptant certaines courses mythiques comme le marathon de New York mais aussi en revenant aux sources de la course à pied dans certaines des plus anciennes sociétés traditionnelles, l’historienne analyse ce nouveau rituel qui séduit chaque jour de plus en plus d’adeptes et montre combien courir est autant une conquête de la ville qu’une conquête de son corps. À vos marques, partez !

Si tu es couronne de fleurs et buvard de LSD, tu liras :

Georges-Olivier Chateaureynaud, Aucun été n’est éternel (Grasset)

Tu te sens hippie des temps modernes ? Pour toi l’été est synonyme de craquage, de bandes de potes, et de voyage sans retour ? On a aussi le livre qu’il te faut. Roman d’aventure sur la jeunesse qui largue les amarres, Aucun été n’est éternel t’emmène sur les routes avec du folk dans les oreilles, du LSD dans la boîte à gant et une bande de beatniks sur la banquette arrière. 1965, en pleine période d’insouciance, Aymon vient de réussir son bac et décide de tout plaquer pour partir avec ses potes pour la Grèce. Une odyssée de marginaux à travers Athènes, Tanger, Londres où défilent les dealers, les anorexiques et les punks tatoués. Chacun à leur manière, ils recherchent un sens à donner à leur existence. Un roman à la James Dean animé par cette fascinante et si puissante fureur de vivre.

Si tu as la panoplie du vrai festivalier tendance claquettes-chaussettes et chemisette à fleurs, tu liras :

Paul Beatty, Slumberland (Cambourakis)

Chaque année tu essaies de squatter le plus de festoches possible. Dès qu’arrivent les premiers rayons de soleil du printemps, tu enfiles ta panoplie de “coachelliste” à la française et tu trémousses ton swagg sur le dancefloor. On a pour toi un roman à glisser dans ta banane. Slumberland est un livre inclassable, une épopée musicale sur fond de racisme et de guerre froide qui va te faire remuer le popotin. Doté d’une incroyable mémoire phonographique, un jeune Afro-Américain nommé Ferguson Sowell parvient à créer le beat parfait. Mais pour qu’il soit adoubé, il lui faut la reconnaissance de Charles Stones, aka le Schwa, musicien de génie qui a disparu de la circulation. On se lance alors avec Ferguson à la recherche de l’idole dans les plus fameux clubs de Berlin-Ouest, peu de temps avant la chute du mur. Une quête envoûtante qui va sérieusement mettre une pincée de groove à ton été.

Cambourakis)

Si tu es yacht et magnum de champagne, tu liras :

Jay McInerney, Jours enfuis (L’Olivier)

Jay McInerney n’est plus un écrivain qu’on présente. Avec Bret Easton Ellis, il est la grande star de la littérature américaine des années 198o, celle des paillettes, des dérives et de l’âge d’Or de l’Amérique bling-bling. Si tu es plutôt du genre kiffeur sans limites, celui qui fait les comptes uniquement en rentrant de vacances, aucun doute, c’est vers lui qu’il faut se tourner. Il revient après dix ans d’absence avec un nouvel épisode de la vie du couple Calloway. Ils sont le symbole même de la bourgeoisie new-yorkaise, ceux qui vivent dans les duplex de Tribeca, qui passent leurs vacances dans les Hamptons et mènent à grand train la vie mondaine de la Grosse Pomme. Pourtant, à près de cinquante ans, derrière cette façade se cache désormais une réalité bien moins reluisante, la famille s’est endettée et Russell Calloway ne peut plus faire vivre sa maison d’édition indépendante… Un roman total qui raconte, sans rien cacher, la vie comme elle est, dans les bons côtés comme dans les mauvais. Pour tous les flambeurs qui se pensaient invincibles.

Si tu es chapeau de paille et sieste dans ton hamac, tu liras :

Dany Laferrière, L’art presque perdu de ne rien faire (Boréal)

“J’étais devenu un spécialiste mondial de la sieste.” Dès les premières lignes du livre jouissif de l’académicien Dany Laferrière, le ton est donné. Imaginez-vous dans votre hamac, chapeau de paille vissé sur la tête, piña colada en main. C’est parti pour une réflexion, au calme, sur la vie sous toutes ses coutures. On parle tantôt d’Obama, de l’Histoire avec un grand H, des premières amours, de nos écrivains préférés. Un livre qui symbolise la vie, la vraie. Celle où on a le temps, celle où on accepte délibérément de ne rien faire si ce n’est laisser filer les heures et méditer sur le monde qui nous entoure. Enfin des devoirs de vacances qui éveillent l’intérêt !

Si tu es en tailleur ou en costume parce que tu ne pars pas en vacances, tu liras :

John Grisham, L’Informateur (JC Lattès)

On ne va pas se le cacher, tu as le seum. Mauvaise organisation, nouveau taf ou choix délibéré pour éviter les plages bondées, le résultat est le même : cet été, c’est tailleur/costard et au bureau. On aurait pu te proposer un roman pour t’évader mais non on est cruel, on te propose le roi du roman policier en costume, l’écrivain qui ne part jamais en vacances : John Grisham. Dans L’Informateur, il pénètre encore une fois au cœur des institutions judiciaires de son pays pour mener l’enquête sur ces technocrates qui abusent de leur pouvoir. Lacy Stoltz travaille pour le Bureau de l’inspection judiciaire. Avocate, sa mission consiste à mener l’enquête quand on lui rapporte des manquements à l’éthique. Quand atterrit sur son bureau, un dossier sur une magistrate de Floride qui aurait détourné plus d’argent que tous les juges véreux de son pays réunis, elle se frotte les mains. Mais elle ne réalise pas que l’engrenage dans lequel elle met le doigt la met en danger de mort. Un suspense étouffant qui vaut bien qu’on desserre un peu la cravate. Non, ne nous remercie pas, c’est cadeau.