En marge des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie, une association veut poser la question de la foi quand on est une personne LGBT. Pas facile.
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C’est ce qu’on appelle un premier pas. Alors que deux millions de fidèles sont attendus aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Cracovie, du 26 au 31 juillet, Francetv Info indique que l’événement triennal des jeunes catholiques du monde entier sera marqué par l’ouverture en marge de la manifestation d’un “havre pour pèlerins LGBT”. Autrement dit, un foyer pour personnes LGBT – un peu à la façon de l’espace “réservé aux femmes” du festival Glastonbury plus tôt cet été.
Cette initiative est portée par l’association polonaise Wiara i Tęcza (Arc-en-ciel et foi). Elle invite “tous les LGBT et leurs amis” participant aux JMJ à se rassembler dans un café-librairie, situé dans l’ancien quartier juif de Kazimierz. Diverses activités y seront proposées, notamment le visionnage de films mêlant les thèmes de la foi et de l’orientation sexuelle, mais aussi une rencontre avec un jésuite américain pro-LGBT, Jim Mulcahy. Ce révérend a eu récemment maille à partir avec les autorités russes et a été contraint à quitter le pays, comme l’indique le site Newnownext.
Une présence LGBT tolérée du bout des lèvres
D’après Francetv Info, qui cite le quotidien polonais Rzeczpospolita, les représentants de Wiara i Tęcza n’ont pu obtenir des Journées mondiales de la jeunesse que cette discrète représentation : Damian Muskus, évêque auxilliaire de Cracovie et partie prenante de l’organisation des JMJ, leur a refusé l’inscription de l’événement au programme officiel.
L’association polonaise a fait preuve de persévérance dans sa lutte pour l’ouverture de l’Église aux personnes LGBT. L’AFP note que Wiara i Tęcza a récemment organisé en amont des JMJ une rencontre avec le cardinal polonais Stanisław Dziwisz. Malgré une entrevue marquée par un “climat amical”, le dignitaire a tenu à signifier aux responsables de l’association que l’Église catholique réprouvait l’homosexualité.
La dernière édition des JMJ s’était tenue en 2013 à Rio de Janeiro, au Brésil et avait alors rassemblé environ 3 700 000 fidèles. Au lendemain de son organisation, le pape François, considéré comme plus libéral que ses prédécesseurs, s’était interrogé dans l’avion qui le ramenait à Rome : “Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger ?”