Après avoir été bloqué à Chypre, le navire antimigrants des identitaires se rapproche de la Sicile

Après avoir été bloqué à Chypre, le navire antimigrants des identitaires se rapproche de la Sicile

Mercredi 26 juillet, le C-Star, le bateau affrété par le groupe d’extrême droite Génération identitaire pour nuire aux opérations de sauvetage des réfugiés en Méditerranée, a été bloqué par les autorités turques de Chypre, avant d’être relâché le lendemain. Il est désormais en route vers les côtes siciliennes.

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Mercredi 26 juillet, les identitaires de l’opération Defend Europe ont été bloqués par les autorités chypriotes turques dans le port de Fagamouste, situé sur l’île de Chypre, selon le quotidien local Kibris Postasi. Leur opération avait été mise en place dans le but d’empêcher des migrants d’arriver sur le territoire européen. Le groupuscule d’extrême droite avait lancé une campagne de crowfunding en juin pour financer ce projet, avant que PayPal ne bloque les fonds, ce qui ne les a cependant pas empêchés de partir.

Le capitaine du bateau et des membres de l’équipage (parmi lesquels figurent des Sri Lankais) ont été soupçonnés d’avoir en leur possession “de faux documents”. Les membres de Génération identitaire ont publié un communiqué dans lequel ils accusent des ONG de les avoir piégés, allant jusqu’à dénoncer des “pratiques scandaleuses [de ces dernières], prêtes à tout pour [les] empêcher de révéler la situation” :

[L’équipage du navire] est composé de plusieurs nationalités, chose tout à fait banale dans le monde maritime. Selon le propriétaire du bateau, à son bord, il y avait également 20 apprentis marins. Ceux-ci paient pour faire des miles sur ce navire afin de valider leurs diplômes. Une pratique courante et parfaitement légale.

Ces marins devaient descendre en Égypte, mais ce fut finalement impossible. Ils ont donc profité de l’escale à Chypre pour quitter le navire. À l’aéroport, selon plusieurs témoins, alors que les apprentis s’apprêtaient à rentrer dans leur pays d’origine, des ONG leur ont proposé de rester en Europe et de faire une demande d’asile, en échange de promesses diverses et notamment d’argent. Quinze apprentis ont refusé, cinq ont accepté et portent maintenant de fausses accusations à l’encontre du propriétaire du navire.”

L’objectif du militant d’extrême droite à l’origine de l’opération, Clément Galant, est de “montrer le vrai visage des ONG soi-disant humanitaires, leur collaboration avec les mafias de passeurs, et les conséquences mortelles de leurs actions en mer”. Jeudi 27 juillet, le groupuscule a publié un message sur son compte Facebook pour annoncer avoir été relâché, dénonçant les “mensonges et les fake news”, et être en route pour la ville sicilienne de Catane.

En attendant, comme le rappelle Le Point, d’après les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations, depuis le premier janvier 2017, plus de 2 360 personnes sont mortes en tentant de rejoindre les côtes européennes.

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