Le New York Times blâme les mesures antiterroristes voulues par Emmanuel Macron

Le New York Times blâme les mesures antiterroristes voulues par Emmanuel Macron

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“L’absence d’un rôle pour la justice, qui pourrait contrôler le pouvoir général de l’exécutif est troublante, indiquent ainsi les éditorialistes américains. Ce qui est encore plus alarmant est le fait d’entériner l’état d’urgence en l’intégrant dans le droit commun, ce qui serait un frein permanent aux droits constitutionnels des citoyens français. Ce projet de loi permettrait à la police d’effectuer des perquisitions sans mandat, d’assigner des individus à résidence, d’ordonner le port de bracelets électroniques et d’exiger les mots de passe des ordinateurs et des portables de [citoyens].”

Les critiques fusent de toutes parts

Le New York Times rappelle que le Conseil constitutionnel est la seule institution capable d’empêcher ce que le quotidien considère être une dérive, et appelle l’institution à la vigilance :

“Le Conseil [constitutionnel] ne doit pas autoriser que ce qui était censé être une suspension extraordinaire et temporaire de droits des citoyens devienne permanent. Sinon, la promesse d’Emmanuel Macron d’offrir un nouveau départ à la France pourrait déboucher sur une République plus répressive et ouvrir la voie à d’autres abus du pouvoir exécutif au-delà de son mandat.”

Il y a trois mois, l’Organisation des Nations unies (Onu) critiquait déjà la prolongation sans fin de l’état d’urgence en France. Ce régime d’exception a été réinstauré après les attentats du 13 novembre 2015. Depuis vingt mois, il a été prorogé sans interruption.

Mardi 7 juin, dans un rapport au vitriol présenté au Conseil des droits de l’homme, le rapporteur spécial de l’Onu sur le droit à la vie privée, Joseph Cannataci tirait déjà la sonnette d’alarme au sujet “d’une tendance de certains responsables politiques […] à l’intrusion dans la vie privée sous prétexte de lutte contre le terrorisme”. Et de poursuivre, en demandant aux pays épinglés par son rapport de “cesser de jouer la carte de la peur et d’améliorer la sécurité par des mesures efficaces et proportionnées”.

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