Un article du New York Times révèle qu’un groupuscule ukrainien pro-russe aurait payé illégalement 12,7 millions de dollars au manager de la campagne de Donald Trump, entre 2007 et 2012.
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Selon une enquête publiée par le New York Times le 14 août, Paul Manafort, le manager de la campagne de Donald Trump, aurait eu des liens avec un réseau de corruption ukrainien qui avait pour but de “piller les actifs du pays et influencer ses élections”. Paul Manafort aurait collaboré avec ce groupe alors qu’il travaillait pour l’ancien président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, en tant que lobbyiste et conseiller.
Des enquêteurs du bureau anticorruption ukrainien ont trouvé des traces écrites concernant des transferts de fond illégaux à hauteur de 12,7 million de dollars (11,3 millions d’euros) vers l’ancien bureau de Paul Manafort à Kiev, entre 2007 et 2012. L’argent aurait à l’origine été fourni par le Parti des régions, la formation pro-russe de Viktor Ianoukovitch.
Paul Manafort s’est défendu, le 15 août, en affirmant à la chaîne américaine NBC :
“Une fois encore le New York Times a délibérément choisi d’ignorer les faits et l’éthique journalistique pour servir ses fins politiques. La théorie selon laquelle j’ai accepté des payements en cash est infondée, idiote et insensée.”
La publication de l’article a suscité une tempête de commentaires sur Twitter. L’ancien manager de la campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski, en a profité pour régler ses comptes avec son rival, qui avait pris sa place après son brutal licenciement en juin dernier.
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Traduction : “Un livre de comptes secret en Ukraine liste les sommes en liquide reçues par le chef de campagne de Donald Trump.”
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Traduction : “L’ancien manager de la campagne de Trump poignarde son successeur à la vue de tous.”
L’article sort alors que Donald Trump s’est récemment lancé dans une critique enflammée des médias en général et du New York Times en particulier, qu’il accuse d’être responsable de sa chute dans les sondages.
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Traduction : “Les journalistes défaillants du New York Times, à qui je n’ai jamais parlé, n’arrêtent pas de dire que je parle à mes conseillers de changer. Faux. Je suis ce que je suis. Je n’ai jamais dit ça.”
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Traduction : “Si les médias répugnants et corrompus parlaient honnêtement de moi et ne changeaient pas le sens de tout ce que je dis, je battrais Hilary de 20 %.”
Il faut dire que le timing est un peu délicat pour Donald Trump. En effet, à la suite du piratage du réseau informatique démocrate, orchestré par la Russie selon les services secrets américains, le candidat républicain avait relancé la polémique sur les mails supprimés de Hilary Clinton :
“La Russie, si vous m’entendez, j’espère que vous êtes capable de trouver les 30 000 emails qui manquent.”
Robby Mook, le chef de campagne de Hilary Clinton, a réagi à l’affaire en qualifiant de “troublants” les liens mis à jour entre Paul Manafort et le parti pro-russe ukrainien. Dans un communiqué, il a déclaré :
“Donald Trump a la responsabilité de révéler les liens entre Paul Manafort et tous les autres employés de sa campagne avec la Russie ou des entités pro-Kremlin, notamment si ces liens sont professionnels et donnent lieu à des rémunérations.”