Le licenciement du patron du Zapping annulé par Myriam El Khomri

Le licenciement du patron du Zapping annulé par Myriam El Khomri

“La société Canal+ a découvert que l’un de ses collaborateurs, Patrick Menais, avait déposé en son nom les marques Le Zapping et L’Année du Zapping qu’elle utilise depuis de nombreuses années. […] Patrick Menais a voulu s’approprier des programmes qui font partie du patrimoine de Canal+.”

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En réalité, on soupçonnerait plutôt le ton railleur et le refus d’autocensure du programme d’avoir dérangé le grand patron : en octobre 2015, de nombreux extraits d’un documentaire censuré par le président du groupe Vivendi avaient été diffusés dans le Zapping. L’homme d’affaires aurait très mal pris cette impertinence.
Moins d’un an plus tard, on apprend qu’après s’être penchée sur le dossier, la ministre du Travail Myriam El Khomri a décidé d’invalider la décision de Vincent Bolloré. Le site Les Jours rappelle que la direction du Travail des Hauts-de-Seine avait enquêté puis avait décrété qu’il fallait “refuser” ce limogeage, “en regard de la gravité de la faute, insuffisante pour justifier son licenciement”. C’était donc à la ministre du Travail de trancher. En effet, selon les déclarations de son porte-parole au journal Les Jours : “La ministre a décidé d’invalider le licenciement de Monsieur Menais, en se fondant sur l’analyse de la Direction générale du travail dont elle a pris acte.”
Si cela ne signifie pas que ce dernier va réintégrer la chaîne Canal+, étant donné qu’il officie désormais sur France 2 avec son programme Vu, cette décision va néanmoins lui permettre de percevoir des indemnités de licenciement, auxquelles l’on n’a pas le droit en cas de licenciement pour faute grave. De surcroît, cette invalidation de la décision de Bolloré entraîne le versement immédiat des dix mois de salaire qu’il n’a donc pas perçu entre juillet 2016 et mai 2017. En apprenant la nouvelle, l’avocat de Patrick Menais s’est réjoui de ce retournement de situation, déclarant :

“La décision de Myriam El Khomri montre que la volonté de Vincent Bolloré ne fait pas force de loi […] ça confirme ce qu’on a toujours soutenu, à savoir que les motifs invoqués pour licencier Patrick Menais n’étaient qu’un prétexte pour mettre fin à un programme d’information indépendant.”