Le gouvernement entend élargir le pouvoir de contrôle du CSA, afin d’assurer davantage de diversité sur une télévision jugée trop blanche.
À voir aussi sur Konbini
Dans le cadre de son baromètre de la diversité, début juin, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a annoncé un piètre bilan : 14 %, c’est la proportion de “non blancs” auxquels les téléspectateurs français voient en allumant leur poste. Noirs, Arabes, Asiatiques sont sous-représentés sur les ondes. Ce n’est pas tout : l’organisme dirigé par Olivier Schrameck rappelle que dans 37 % des cas, c’est pour endosser des rôles de marginaux, de voyous ou de dealers. Sympa.
Pire encore, les personnes handicapées représentent, elles… 0,4 % des individus indexés au petit écran – alors que d’après l’Insee, on compte 13,4 % des Français qui ont une déficience motrice et 2 à 3 % qui circulent en fauteuil roulant.
En réaction à ce rapport déprimant, le gouvernement présentera jeudi 30 juin des mesures qui devraient être contenues dans le projet de loi Egalité et citoyenneté. L’objectif est clair : fixer des objectifs avec les chaînes de télé afin de ménager de la place aux minorités, d’après Le Monde.
Plus de pouvoir pour le CSA
Pour ce faire, Ericka Bareigts, secrétaire d’État à l’égalité réelle, souhaite renforcer le pouvoir de surveillance du CSA, afin que “les écrans soient réellement le miroir de la diversité”. La loi du 30 septembre 1986 sur l’audiovisuel chargeait déjà le Conseil supérieur de l’audiovisuel de s’assurer “que la programmation reflète la diversité de la société française”. Or le pouvoir de l’autorité de régulation est limité. C’est ce que le gouvernement semble vouloir changer.
Dans les colonnes du Monde, la secrétaire d’État parle de “fixer une ambition” et des “objectifs négociés” avec les chaînes publiques. En gros, elle n’hésite pas à avancer que la haute autorité de l’audiovisuel doit se faire plus intrusive et pas seulement consultative :
“La diversité, c’est la réalité de la société française, et il faut le montrer. Cela apaise le débat, et on en a besoin. Les médias ne montrent les non-Blancs que dans des rôles négatifs ou secondaires. Il faut que cela change. Et pour cela, il faut rentrer dans le qualitatif des programmes et des émissions.”
A vous les studios.