Le Défenseur des droits dénonce la montée de “l’indifférence” en France

Le Défenseur des droits dénonce la montée de “l’indifférence” en France

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PARIS, FRANCE – MAY 14: French politician Jacques Toubon arrives at the Elysee Palace prior to the handover ceremony for New French President Emmanuel Macron at Elysee Palace on May 14, 2017 in Paris, France. Emmanuel Macron was elected President of the French Republic on May 07, 2017 with 66,1 % of the votes cast. (Photo by Stephane Cardinale – Corbis/Corbis via Getty Images)

Le 11 avril, Jacques Toubon a remis son rapport d’activité pour l’année 2017. Ses conclusions sont alarmantes.

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Selon le Défenseur des droits Jacques Toubon, dont la mission est de veiller à la protection des droits et des libertés de tous et toutes, “l’indifférence est en train de monter en France”.

Ce mercredi 11 avril, il a présenté son rapport annuel d’activité pour 2017. Le document est alarmant : le nombre de saisines, toutes catégories confondues, a augmenté de 7,8 % en un an, ce qui nous donne un total de 94 000 dossiers. Entre les problèmes d’accès à l’éducation et les violences, près de 2 960 dossiers concernent des enfants.

Globalement, selon Jacques Toubon, la France souffre d’un retrait des services publics. La dématérialisation des documents et l’usage d’Internet pour les démarches administratives ne seraient pas suffisants pour pallier la fermeture d’antennes locales du service public : “À l’heure du digital et du numérique, nombre de nos concitoyens sont perdus dans leurs démarches.”

“Il n’y a pas de caricature à proclamer les droits fondamentaux !”

Au cours de la présentation de son rapport devant une commission de l’Assemblée nationale, Jacques Toubon a abordé la question de la loi asile et immigration, qu’il a déjà critiquée par le passé. Selon lui, ce projet de loi serait contre-productif : “Il n’est pas indispensable, on n’a pas fini d’appliquer le texte de 2016. Il cherche à dissuader les gens de venir ou à les éloigner quand ils ont leurs papiers.”

Le Défenseur des droits a rappelé qu’accueillir 100 000 demandeurs d’asile ne serait pas impossible : “Il faut qu’on prenne les choses froidement. Ne pas faire du phénomène migratoire un drame alors qu’on pourrait le traiter par l’accueil, l’hébergement.” Le Défenseur des droits a aussi souligné que les mineurs isolés étrangers sont avant tout des enfants qu’il faut protéger. Près de 15 000 mineurs sans famille sont arrivés l’an dernier en France.

Face à ces retours critiques, le député LREM Rémy Rebeyrotte a estimé que le Défenseur des droits pourrait adopter une position plus “équilibrée” : “Je peux comprendre cette avalanche de visions négatives, mais à ce point-là…”, déplore l’élu de Saône-et-Loire, qui dénonce la “vision caricaturale” du Défenseur des droits.

Le député a alors été sèchement interrompu par Jacques Toubon, qui lui a asséné : “Il n’y a pas de caricature à proclamer les droits fondamentaux ! Si les droits fondamentaux sont caricaturaux, à ce moment-là il y a un problème.”