Déjà en 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaissait un côté addictif aux jeux vidéo. Un an plus tard, celle-ci a classé l’addiction comme une maladie officielle. Actuellement en train de mettre à jour la Classification internationale des maladies (CIM), l’OMS a admis qu’une pratique excessive des jeux vidéo causait des troubles qui seraient désormais considérés comme une maladie à part entière.
À voir aussi sur Konbini
Selon le rapport, cette maladie se diagnostiquerait “comme un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux numériques, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables”.
Afin d’éclaircir la situation, un expert de l’OMS, Shekhar Saxena, a assuré que ce trouble ne touchait qu’une infime partie des joueurs, et correspondait à une pratique avoisinant les 20 heures par jour pendant près d’un an, moment où le joueur ferait passer le gaming avant ses besoins vitaux (sommeil, nourriture…).
Une décision contestée
Toutefois, et il fallait s’en douter, cette décision ne fait pas l’unanimité auprès des gamers et des scientifiques. Simon Little, président-directeur général de la Fédération européenne des logiciels interactifs (ISFE), a clamé que “l’OMS devrait bénéficier de retours réguliers, inclusifs et transparents réalisés par des experts indépendants d’elle”. Il a ajouté que “la notion de ‘trouble du jeu vidéo’ de l’OMS ne repose sur aucune preuve suffisamment fondée, capable de justifier son intégration parmi l’une des plus grandes régulations de l’organisme”.
Plusieurs acteurs de l’industrie du jeu vidéo ont contesté cette décision, déclarant, comme le rapporte Le Monde, que certaines pratiques, à l’image des réseaux sociaux, du bronzage et même du sexe, étaient tout aussi problématiques, et que toute activité pouvait être dangereuse si elle venait à être exécutée de manière excessive. Ils ont également appuyé que “le jeu vidéo a un rôle indéniable à représenter dans la santé, puisque au contraire, il a permis de développer des supports interactifs pour aider des personnes souffrant de maladies mentales notamment”.
Pour l’heure, on ne connaît pas les mesures qui seront prises par l’OMS afin de “soigner” cette nouvelle maladie. En revanche, on imagine que ce bras de fer avec les différents joueurs et leaders du jeu vidéo est loin de s’achever. Quoi qu’il en soit, la classification a officiellement été adoptée le samedi 25 mai et entrera en effet en 2022.