“La santé est un droit” : l’Espagne va rétablir l’accès aux soins universels pour les clandestins

“La santé est un droit” : l’Espagne va rétablir l’accès aux soins universels pour les clandestins

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© Compte Facebook de Pedro Sánchez

“C’est une question d’humanité et de décence”, a plaidé la ministre de la Santé, Carmen Montón.

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Le nouveau gouvernement socialiste espagnol, mené par le Premier ministre Pedro Sánchez, en poste depuis trois semaines, s’est mis au travail. Carmen Montón, qui a hérité des questions de santé, a donc été chargée de la réhabilitation du système de santé universel, qui était l’une des promesses de campagne de Pedro Sánchez.

En 2012, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait bloqué l’accès aux soins universels pour les personnes immigrées en situation irrégulière, en supprimant la carte de santé qui donnait à tous un accès gratuit aux soins dans les centres de santé de quartiers. Le but : faire face aux restrictions budgétaires et économiser 1,5 milliard d’euros.

À cette époque, Courrier international rapportait l’histoire d’un serveur au chômage, Eduardo Guillamó. Ce dernier avait reçu une facture de plus de 20 700 euros pour l’opération du cancer de sa compagne sans-papiers de nationalité chinoise.

“La protection sanitaire est une obligation”

Les femmes enceintes et les mineurs n’étaient pas concernés par la mesure, qui avait tellement fait polémique que Mariano Rajoy avait dû faire machine arrière : début 2015, l’ancien Premier ministre avait annoncé qu’il rétropédalait en partie, en rouvrant aux sans papiers l’accès aux centres pour les grossesses, les naissances et les suivis. “[C’est] plus sensé et plus raisonnable que cela se fasse dans les centres, pour que les urgences ne soient pas saturées”, avait-il justifié.

Carmen Montón et Pedro Sánchez vont maintenant plus loin, en souhaitant rétablir un système de santé universel. Pour élaborer un décret sur le Système national de santé (SNS), ils ont dialogué avec les communautés autonomes d’Espagne.

La ministre, pour qui “la santé est un droit [et] la protection sanitaire une obligation”, a déclaré qu’il s’agissait d’une “question d’humanité et de décence”. Pour sa part, Pedro Sánchez a expliqué avoir pour modèle l’un de ses prédécesseurs, le socialiste Ernest Lluch, à l’origine de la dépénalisation de l’avortement :

“Nous redonnons à tous le droit à la santé universelle. Notre politique de santé publique sera à nouveau celle que, jadis, Ernest Lluch, a rêvée et promue.”