L214 révèle de nouvelles images insoutenables, filmées dans un abattoir de Limoges

L214 révèle de nouvelles images insoutenables, filmées dans un abattoir de Limoges

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Par Clotilde Alfsen

Publié le

L’association antispéciste révèle pour la septième fois des images horrifiantes, filmées cette fois-ci dans un abattoir de Limoges. Elles montrent notamment des fœtus — et des veaux sur le point de naître — être jetés à la poubelle. 

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C’est loin d’être la première fois que des images révèlent des cas de maltraitance animale dans des abattoirs en France. Cette fois, l’horreur est à son comble, mais la pratique est légale. Les images diffusées par l’association L214 et Le Monde, le 3 novembre, montrent une pratique régulière mais horrifiante qui concerne la boyauderie, la partie de l’usine où arrivent les viscères des animaux après leur ouverture. On peut ainsi voir dans cette nouvelle vidéo des fœtus — et parfois des veaux formés avec des poils –, se faire sortir du ventre de leur mère une fois l’utérus ouvert, et être lancés dans de larges poubelles, sur un lit de boyaux.

Les images ont été filmées dans le plus grand abattoir municipal de France, où sont tués 1 000 bovins et 1 500 ovins par semaine.  Elles ont été révélées par Mauricio Garcia-Pereira, ouvrier depuis 7 ans dans l’abattoir de Limoges.

“On jette le veau dans une poubelle pleine de merde. Parfois, il bouge, comme s’il était vivant. On fait ça tous les jours, au moins cinquante fois par semaine. Comment on peut les tuer, nom de Dieu ? Des vaches pleines et des veaux qui sont en train de sortir”, s’indigne Mauricio Garcia-Pereira auprès du Monde.

En général, les lanceurs d’alerte de L214 restent anonymes, le transfert des vidéos se faisant dans le plus grand secret. Cette fois pourtant, Mauricio Garcia-Pereira signe et montre même son visage, car il a décidé de s’engager contre ce type de pratiques. “Je sais que je vais perdre mon travail. Je l’espère même, assure-t-il. Je veux que le peuple français soit au courant.”

Une pratiques légale mais controversée

“C’est le septième abattoir dont on montre les violences inhérentes, mais, cette fois, elles sont encore plus choquantes et dérangeantes. Il n’y a plus de limite à ce qu’on peut faire aux animaux”, dénonce Sébastien Arsac, porte-parole de L214, une association qui tire son nom d’un article du Code rural qui désigne les animaux comme des “êtres sensibles”. 

Rémy Viroulaud, l’adjoint à la mairie de Limoges chargé de l’abattoir qui emploie 85 personnes, n’a pas souhaité répondre aux questions du Monde, mais a tenu à rappeler que l’abattage de vaches gestantes est légal. Et de fait, seul un règlement européen de 2004 bannit le transport de “femelles gravides qui ont passé au moins 90 % de la période de gestation”. Abattre une vache, une truie ou une brebis portant un petit en elle est donc une pratique légale, mais largement méconnues du grand public. C’est contre cette ignorance des consommateurs que L214 lutte.

Une pétition a été mise en ligne sur le site de l’association antispéciste. Sur deux millions de vaches abattues chaque année en France, “environ 10%  sont gestantes et parfois prêtes à mettre bas”, souligne l‘association qui demande au ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, de prendre le problème au sérieux.

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