Dans une tribune publiée sur la fameuse newsletter de Lena Dunham, Julianne Moore se prononce en faveur d’un renforcement de la loi sur les armes à feu, mais pas contre leur interdiction totale.
L’actrice Julianne Moore a écrit un article engagé concernant la sécurité en matière d’armes à feu pour la dernière édition de la Lenny Letter.
Pour rappel, cette newsletter – lancée par Lena Dunham et son acolyte Jenni Konner en octobre 2015 – paraît deux fois par semaine et se présente comme une plateforme qui donne la parole aux femmes. Des féministes célèbres comme Michelle Obama et Jane Fonda ont écrit sur ce support. L’année dernière, l’essai de Jennifer Lawrence sur l’inégalité des salaires entre les hommes et les femmes à Hollywood avait attiré un peu plus l’attention sur cette newsletter.
Cette fois, Julianne Moore a écrit un article sur un des grands fléaux de l’Amérique : les armes à feu.
L’actrice de The Big Lebowski revient sur la tuerie de l’école primaire Sandy Hook : en 2012, un jeune homme de 20 ans, Adam Lanza, avait assassiné “20 enfants et six adultes en l’espace de quelques minutes” dans cette école du Connecticut. Julianne Moore raconte alors comment le fait d’essayer d’expliquer cet incident à sa plus jeune fille l’a amenée à réfléchir sur son propre engagement contre la violence par armes à feu. Cependant, son point de vue pourrait soulever des critiques car l’actrice ne se prononce pas en faveur de l’interdiction totale des armes à feu, mais demande une réglementation plus stricte.
Selon son article, 91 personnes en moyenne sont tuées par une arme à feu chaque jour aux États-Unis. L’actrice explique qu’environ 40 % des armes sont vendues sans que les antécédents de l’acheteur soient vérifiés. Julianne Moore pense donc que les citoyens américains devraient pouvoir acheter des armes à condition que certaines règles soient respectées.
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“En matière d’armes, ce n’est pas un débat entre les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Ça ne devrait pas être une bataille partisane. Ça ne devrait pas être une dispute pro-armes versus anti-armes. Ce n’est pas un conflit au sujet de notre Constitution. Le Second Amendement donne le droit aux citoyens américains de porter une arme à feu. Mais une arme est une machine. Et si tu choisis de posséder des armes, tu as la responsabilité de t’en servir avec précaution.”
Cet article réfléchi et poignant rappelle quelques faits absolument effrayants :
- Les femmes aux États-Unis ont “11 fois plus de chances d’être tuées par une arme à feu que dans n’importe quel autre pays développé”
- Selon les études, quand un ménage où il y a de la violence conjugale possède une arme à feu, “les chances pour que l’un des partenaires soit tué sont 20 fois plus élevées”
- Le taux de mortalité par arme à feu est “25 fois plus élevé que dans les autres pays développés”
Julianne Moore conclut en rappelant que seuls 18 États ont des lois strictes concernant la vérification des antécédents de l’acheteur. Dans ces États, la violence par arme à feu est considérablement moins importante selon elle.
“Dans ces 18 États, il y a moitié moins de tueries de masse, 46 % d’homicides par arme à feu en moins au sein d’un ménage, 48 % d’homicides de policiers en moins, et 48 % de suicides par arme à feu en moins.”
C’est rageant de penser que dans les 32 autres États, il est possible d’acheter une arme sans que la vérification des antécédents soit effectuée. Pour finir, Julianne Moore demande aux lecteurs de rejoindre Everytown for Gun Safety, “une organisation que j’ai longtemps admiré pour le travail incroyable qu’elle a fait afin de sensibiliser les gens et de changer la loi”.
En décembre l’année dernière, l’actrice avait déjà rejoint de nombreuses autres personnalités comme Nathan Lane, Amy Schumer, Debra Messing, Spike Lee, Jennifer Aniston, Sofia Vergara et le président des États-Unis en personne pour demander, dans une vidéo, de mettre fin au problème des armes à feu aux États-Unis une bonne fois pour toutes.
Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois
