Jean-Luc Mélenchon refuse de se rallier à Benoît Hamon

Jean-Luc Mélenchon refuse de se rallier à Benoît Hamon

Mercredi 29 mars, Benoît Hamon a officiellement appelé Jean-Luc Mélenchon à unir ses forces aux siennes pour tenter de passer ensemble l’épreuve du premier tour. Une proposition rejetée en bloc par le candidat de la France insoumise.

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Le 29 mars, après l’annonce du soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron, Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste, avait fait un appel du pied à Jean-Luc Mélenchon, lui proposant de s’unir autour d’une seule candidature, la sienne. Il voulait miser sur une grande union des gauches, mais son offre fut catégoriquement rejetée par le meneur de la France insoumise, lors d’un meeting au Havre, comme le rapporte Le Point :

“J’ai marché mon chemin, sans ne céder à rien. Je ne vais pas commencer aujourd’hui à faire le contraire ou à m’engager dans je ne sais quel arrangement qu’on me suggère de faire. […] Je ne dépends que de vous. Je ne négocierai rien avec personne.”

Il a également profité de l’occasion pour rappeler au candidat socialiste que ce dernier avait rompu son engagement en l’attaquant personnellement lors d’un meeting. Jean-Luc Mélenchon a ainsi déclaré : “Je ne change rien de ma parole. J’ai dit à Benoît Hamon que je respecterai un code de bonne conduite. Et je le respecterai, moi.”

À l’annonce de ce rejet, Benoît Hamon a indiqué regretter “profondément” cette décision.

Le vrai objectif : rattraper François Fillon

Le coup de grâce. Semblant dire qu’ils ne jouent même plus dans la même cour, Jean-Luc Mélenchon relègue un candidat du Parti socialiste, une formation historiquement puissante, au second rang, celui des “petits” candidats. Il l’a désigné, avec une formulation teintée d’un sentiment de pitié qui égratigne grandement la posture de ce dernier, comme étant un” malheureux candidat que l’on dépouille chaque jour de son équipage “. Il semble considérer qu’il ne s’agit même plus d’un adversaire auquel il doit se mesurer :

“Je ne suis pas en compétition avec Benoît Hamon. Mon objectif, c’est de rattraper François Fillon. Et une fois qu’on l’aura fait, rattraper le suivant. “

En effet, d’après un sondage de l’institut Elabe publié par BFMTV et L’Express le 29 mars, Jean-Luc Mélenchon distance largement Benoît Hamon : il dispose de 15 % des intentions de vote, c’est-à-dire cinq points de plus que le candidat socialiste. Il se rapproche également de François Fillon, qui ne le devance plus que de trois points seulement. Voilà donc l’objectif qui va occuper la campagne de la France insoumise d’ici le premier tour.

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Le PS ne fait plus peur à Jean-Luc Mélenchon, qui le juge mort et éteint : “Le PS vient d’éclater sous nos yeux. C’est un événement considérable qui ne se ramène pas seulement à la dispute de quelques personnes.” Selon lui, il s’agit d’un parti “réduit à l’emballage, contenant des matériaux confus et finalement assez explosifs quand on les rapproche”. Le pacte de non-agression semble donc bel et bien avoir été rompu une nouvelle fois et, de toutes parts, le climat ne cesse de se tendre entre les différents candidats, à 25 jours du premier tour du scrutin présidentiel.