La tuerie de Parkland, qui a causé la mort de 17 personnes le 14 février, remet plus que jamais en cause la législation sur les armes aux États-Unis. De nombreux jeunes de cette ville de Floride en veulent personnellement à Donald Trump.
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Mercredi 14 février, Nikolas Cruz, un jeune homme de 19 ans, a tué 17 personnes dans le lycée de Parkland, en Floride. Après le massacre, Donald Trump a prononcé un discours à la Maison-Blanche, dont le drapeau était en berne.
Au pays endeuillé, le chef d’État n’a pas présenté un plan d’action contre les armes (ni même dit un seul mot à ce sujet), mais a évoqué l’état mental de ce jeune orphelin suprémaciste, en déclarant : “Nous nous occuperons du problème difficile de la santé mentale”. Il a alors ajouté :
“Aucun enfant ne devrait être en danger à l’école. Aucun parent ne devrait avoir peur pour la vie de celui-ci après l’avoir quitté en l’embrassant le matin.
Chacun des élèves victimes de la fusillade avait des rêves à réaliser, de l’amour à donner, des talents à partager avec le monde entier.”
“Je ne veux pas de tes condoléances, espèce de grosse merde”
the kids are better than us pic.twitter.com/D1Is2hNDm2
— Ashley Feinberg (@ashleyfeinberg) 15 février 2018
Sarah Chadwick, une jeune scolarisée au lycée de Parkland, n’a cependant pas apprécié les condoléances de Donald Trump, et a tenu à lui faire savoir. Ce dernier avait écrit sur Twitter qu’il envoyait ses “prières et ses condoléances” aux personnes endeuillées, ce à quoi la jeune Sarah a répondu :
“Je ne veux pas de tes condoléances, espèce de grosse merde, on a tiré sur mes amis et mes professeurs. Plusieurs de mes camarades de classe ont été tués.
Faites quelque chose au lieu d’envoyer vos prières. Les prières n’y feront rien. Mais le contrôle des armes pourra éviter que ça se reproduise.”
Sarah (dont le tweet a finalement été supprimé) n’a pas été la seule à demander au président américain de régler le problème des armes aux États-Unis, à l’instar de la jeune Kyra, qui lui a envoyé : “Un pistolet a tué 17 de mes camarades. Un pistolet a traumatisé mes amis. […] Cela aurait pu être évité.”
Pour sa part, une autre jeune de Parkland, Nikki, a simplement demandé à Donald Trump : “M. le président, comment un élève a-t-il pu terroriser toute mon école ?”
“‘Il n’y avait aucune manière d’éviter ça’, explique le seul pays au monde où cela se produit régulièrement”
Il s’agit de la 18e fusillade dans une école américaine depuis le début de l’année 2018, et de la 291e fusillade dans un établissement scolaire en cinq ans. Pourtant, on pointe systématiquement du doigt une personne isolée et déséquilibrée, sans jamais remettre en question efficacement la légalisation sur les armes aux États-Unis.
À chaque tuerie de masse aux États-Unis, le journal satirique américain The Onion a trouvé un moyen cinglant d’interpeller l’opinion sur ce problème, en ressortant un article intitulé : “‘Il n’y avait aucune manière d’éviter ça’, explique le seul pays au monde où cela se produit régulièrement”.
À l’intérieur de l’article, l’homologue américain du Gorafi rapporte le même faux témoignage d’un Américain censé exprimer le ressenti de ses millions de concitoyens : “C’est une terrible tragédie mais parfois ces choses arrivent et personne ne peut rien y faire.”
The Onion posts the same article with the same title every time the US has another mass shooting and it really makes a statement ??? pic.twitter.com/JErwn76kuG
— Josh (@literalIyjosh) 16 février 2018