“L’histoire n’est pas terminée”, selon une poignée d’élus.
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Ils seraient quelques milliers à avoir été tractés sur les marchés marseillais, dans les rues du Puy-de-Dôme ou de Montreuil en région parisienne, depuis la fin du mois de juillet. Si l’image est familière, c’est qu’elle reprend l’affiche officielle du candidat socialiste en 2012, à un horizon plus lointain : 2022. Au verso, une démonstration rhétorique : “Qui a tenu face aux attentats ? Qui a rétabli les comptes publics ? Qui a inversé la courbe du chômage ? C’est François Hollande. L’histoire n’est pas terminée.”
Les secrets du tract "Hollande 2022" https://t.co/w8a1RIbqQo pic.twitter.com/BwxyL4wC1I
— Le JDD (@leJDD) 13 août 2018
Tract test
Le Journal du dimanche a remonté la trace du photomontage jusqu’à un collectif de jeunes élus locaux, rassemblés sous le nom Inventons demain. Partisans socialistes pour certains et déçus du macronisme pour d’autres, ils ont assorti leurs tracts de questionnaires sur l’image de François Hollande afin de tester sa popularité. Pour rappel, l’ancien président avait quitté l’Élysée avec une moyenne de 25 % d’opinion favorable sur l’ensemble de son mandat. Un an plus tard, ces militants notent un accueil “moins hostile qu’au moment des législatives” et se réjouissent de la “décontraction”, de l’“indulgence”, voire de la “bienveillance” à l’égard de l’ex-chef d’État. “Personne ne remet en question son honnêteté et son côté sympa”, ajoute anonymement la source du journal au sein d’Inventons demain.
Diffusée sur les réseaux sociaux, la fausse candidature a déjà fait les frais de plusieurs railleries.
#Hollande2022. Qui a fait voter la première Loi Travail? Qui nous a donné #ManuelValls comme Premier ministre? Qui a assommé le pays de textes sécuritaires et liberticides? Qui a amené #EmmanuelMacron aux portes du pouvoir? Et la déchéance de nationalité, c’était une idée de qui? pic.twitter.com/1P42bkzOMT
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 12 août 2018
Quand je vois #Hollande2022 en TT à mon retour de vacances...
— GuillaumeTC (@GuillaumeTC) 12 août 2018
?#CroisonsLes pic.twitter.com/rabitvCPCf
Au micro de RMC, le collectif rappelle que le tract a été distribué “hors période électorale” et se montre moins vindicatif que son flyer : “L’idée de l’initiative, ce n’est pas forcément de réhabiliter mais au moins de pouvoir discuter et de débattre sur le quinquennat de François Hollande […] : Qu’est-ce qui a été bien ? Qu’est-ce qui a été moins bien ? Qu’est-ce qui a été favorable ? Qu’est-ce qui ne l’a pas été ? Qu’est-ce qui aurait dû être fait ou qu’est-ce qui n’aurait pas dû être fait ?”
Auprès du Journal du dimanche, l’entourage de François Hollande se désolidarise de l’initiative d’Inventons demain, qu’il précise “indépendante du président”, mais d’après les informations de RMC, l’ancien chef d’État l’aurait accueilli “avec beaucoup d’entrain”. Le collectif d’Inventons demain assure que les conclusions de leur enquête seront remises à l’intéressé fin octobre.
Le spectre du retour
Ce dernier, qui a multiplié les séances de dédicaces de son livre Les leçons du pouvoir – dont une non loin du fort Brégançon, où le couple présidentiel passe ses vacances – et abreuvé la période estivale d’apparitions publiques, pourrait également s’exprimer lors de l’Université d’été du Parti socialiste à La Rochelle le 25 août, au sujet de l’Europe. Seul président de la Ve République à ne pas avoir tenté de briguer un second mandat, François Hollande assurait en juin qu’il n’avait “jamais quitté la vie politique”. Le mois suivant, après que l’Insee a reconnu les créations d’emploi augurées par le précédent mandat, sa compagne Julie Gayet partageait son ressenti pour Le Parisien et assurait que “beaucoup de gens attendent son retour”.
Mais Rémi Branco, ancien chef de cabinet de Stéphane Le Foll au ministère de l’Agriculture, qui rassemble aujourd’hui plusieurs efforts pro-Hollande, balaie d’un revers de main l’hypothèse d’un retour : “Même les plus fervents ne sont pas du tout dans cette optique-là”, a-t-il dit au JDD.