Gringe est hanté par son passé dans le sublime clip de “Pièces détachées”

Gringe est hanté par son passé dans le sublime clip de “Pièces détachées”

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©Capture d’écran YouTube / Gringe – “Pièces détachées”

La moitié des Casseurs Flowters vient de dévoiler son tout dernier clip sur YouTube, l'émouvant "Pièces détachées".

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Le 2 novembre dernier, Gringe dévoilait son premier album, Enfant Lune, après des mois d’attente. Un très bel effort d’une sensibilité à fleur de peau, dans lequel le rappeur de 39 ans abordait de nombreux sujets difficiles et personnels. En témoigne l’émouvant morceau “Pièces détachées”, qui vient d’être habillé d’un clip dévoilé sur YouTube ce jeudi 14 mars. Contacté pour l’occasion, Gringe nous explique :

“C’est l’un des morceaux pivots de l’album, sa pierre angulaire. Le titre sur lequel j’ai passé le plus de temps en studio. Léa Castel, Yoan Chirescu, Sofly et la violoncelliste Anne-Sophie Versnaeyen ont composé la musique. Léa m’a aussi énormément coaché vocalement sur les refrains. Un gros travail d’équipe pour un morceau très personnel que je voulais le plus abouti possible. Dans cette logique, j’avais besoin de Lionel Hirlé pour le mettre en images. C’est un ami et un partenaire de travail créatif, sensible et rigoureux. Son pitch m’a tout de suite séduit, le fait qu’il ne se concentre que sur la relation père-fils de manière métaphorique à travers cette chasse au cerf.”

Une association qui semblait évidente, comme nous le raconte Lionel Hirlé, moitié du binôme Greg & Lio et ici réalisateur de son premier clip en solo : “C’est un morceau dont les paroles m’ont beaucoup touché et qui retrace une relation père-fils conflictuelle. Dès la première écoute, la musique et son instrumental m’ont évoqué une intrigue dans de grands espaces et une nature sauvage. Ce contexte m’a paru évident pour illustrer l’impact de l’absence de ce père. La figure du cerf fait ici écho à la résurrection, à l’image de ses bois qui se renouvellent chaque année, et vient parfaire la thématique de la famille brisée qui peine à se reconstruire. C’est dans ce sens que j’ai imaginé une histoire déconstruite où deux temporalités se mélangent et viennent parfois s’enchaîner avec fluidité.”

On peut en effet y voir l’artiste se questionner sur l’absence de son père, et sa capacité à devenir lui-même un bon parent. Intimiste au possible, le titre est une plongée dans l’univers ultra-torturé de Gringe sur ce projet. Un album touchant, que le rappeur arrive pourtant à adapter parfaitement sur scène : “Je réalise qu’en tournée, c’est beaucoup moins sombre que le disque ne l’est lui-même”, poursuit Gringe. “Le public vient en nombre et chante tout par cœur. Sur certains morceaux plus durs, il y a même ce phénomène de transfert où j’ai l’impression qu’il me débarrasse d’un poids, comme un coureur de relai qui récupèrerait le témoin. C’est puissant cette communion.”

Et même s’il considère n’avoir pas encore eu “le temps de digérer la sortie de l’album”, Gringe s’est immédiatement concentré sur le live, soulagé par l’accueil d’Enfant Lune auprès du public. “On a monté le show avec DJ Pone (pour la musique) et Jérémie Lipman (pour les décors) et on est parti défendre l’album sur scène. C’est un plaisir de découvrir tous ces gens qui sont rentrés dans un disque aussi personnel. Ça m’apaise de savoir qu’il a trouvé un public, que je ne l’ai pas rendu si hermétique que cela finalement.”

Après les clips de “Scanner” et “Qui dit mieux”, l’explosive collaboration avec Vald, Suikon Blaz AD et Orelsan, Gringe continue de promouvoir de la meilleure manière son premier album solo. Et ce n’est pas tout, puisque le rappeur a d’autres projets en perspective. “À côté, je prépare deux projets de longs-métrages, ce qui donne un tout assez intense”, conclut-il.