Greffe : à la frontière du réel
Les gens n’apprécient pas l’idée que leur personnalité propre soit modifiée, que ce soit de manière positive ou négative. Ainsi toute différence un peu trop importante entre donneur et receveur amène une méfiance. Pourtant, il n’y a aucune preuve que les greffes pourraient amener un transfert de personnalité.
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Aucune preuve n’est scientifiquement admise certes, mais les questions sur le transfert de personnalité après une greffe ne sont pas nouvelles. Et c’est pas de la SF !
Le fight intérieur : état des lieux
Ceux qui penseraient que la greffe tient à un acte chirurgical se mettent le doigt dans l’oeil jusqu’au trognon. En effet, si l’acte chirurgical est la base de la greffe, la condition sine qua non de la réussite d’une transplantation tient au traitement et au maintien du greffon. Parce que, instinctivement, une fois l’organe posé, le corps perçoit ce nouvel arrivant comme un étranger et s’emploie à le rejeter. Symboliquement, la survie d’un greffon tient à une acceptation, à une connexion entre cet organe étranger et le corps qu’il va habiter.
Pour éviter le rejet dont l’issue peut être fatale, un traitement est appliqué mais cela demande parfois des mois pour trouver le bon car la greffe est une question d’équilibre. Il faut trouver le bon médicament, la bonne balance, la bonne dose. Et pendant ce temps-là, le patient s’emploie à faire son meilleur pour que son corps daigne accepter en son sein la présence d’un “Autre”.
Les interrogations commencent alors. Recevoir un nouvel organe dans son propre corps n’est pas une chose anodine. L’organe d’un inconnu dans sa propre chair génère des interrogations qui dépassent le strict champ de la rationalisation pure.
Accueillerait t-on un nouvel organe comme on reçoit un nouvel invité dans sa propre maison ? Et pourquoi pas ?