En Grèce, des clowns tentent d’apporter un peu de joie dans les camps de réfugiés

En Grèce, des clowns tentent d’apporter un peu de joie dans les camps de réfugiés

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© The Flying Seagull Project

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Par Louis Josse

Publié le

Les actions humanitaires peuvent prendre bien des formes. The Flying Seagull Project – une organisation caritative britannique – a choisi d’essayer de redonner un peu d’allégresse, notamment aux enfants.

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Dans un camp de réfugiés du nord de la Grèce, des réfugiés d’horizons divers attendent de connaître leur sort. Parents, grands-parents et enfants ayant fui guerre et pauvreté partagent un morne quotidien que certains tentent d’embellir du mieux qu’ils peuvent. Une belle initiative rapportée par Anna Leach, journaliste pour le quotidien britannique The Guardian, qui est partie au contact de ces clowns humanitaires.

“Le bonheur est aussi important que la nourriture, l’eau, la chaleur, l’abri, lui confiait Miriam Needham, membre de la troupe. J’ai vu ce que ça peut apporter aux gens, comment rire peut leur donner de la force. Le bonheur et la joie sont contagieux – des enfants aux parents, jusqu’à l’ensemble de la communauté.”

Un projet qui n’est pas isolé : en septembre 2015, Patrick Guionnet avait raconté dans L’Obs son engagement dans les camps de Calais depuis 2011. Membre de l’association Clowns sans frontières, il avait été frappé par cette jeunesse qui avait vu et traversé des choses qu’aucune personne ne devrait avoir à subir en une vie. Lui aussi avait souligné l’importance de ces “moments d’humanité poétiques, drôles et festifs”, là où transit et incertitudes laissent d’ordinaire peu de place à l’allégresse.

“Retrouver un semblant de normalité”

Pour ces enfants réfugiés, pouvoir se détacher d’un quotidien morose grâce aux jeux proposés par la troupe de clowns est en tout point essentiel. Interrogé par Anna Leach, David Whitebread (directeur du Centre de recherche sur le jeu dans l’éducation, le développement et l’apprentissage à l’université de Cambridge) en soulignait l’importance : les enfants doivent pouvoir être… des enfants.

“Les enfants jouent tout le temps. C’est comme ça que nous sommes destinés à apprendre. C’est absolument crucial. […] Il est prouvé que ce qui fait la différence dans la volonté d’aider ces enfants à redevenir des enfants, à connaître un semblant de normalité dans leur développement, est la thérapie par le jeu.”

Les bénévoles de The Flying Seagull Project l’ont bien compris. Eux qui dévouent également leur temps aux enfants malades dans les hôpitaux se tiennent à un rythme quotidien d’activités et de spectacles, s’attachant à faire disparaître du mieux possible la barrière de la langue, l’un des obstacles majeurs à l’épanouissement de ces enfants dans un environnement étranger. Une quête du (sou)rire tout sauf inutile.

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