Comme France Inter le relève, en 2014 et 2015, les livres ayant reçu le prix Goncourt des lycéens se sont considérablement mieux vendus que ceux ayant reçu le prix Goncourt.
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Depuis sa création en 1988, le prix Goncourt des lycéens a pour objectif “de faire découvrir aux lycéens la littérature contemporaine et de susciter l’envie de lire”, comme on peut le lire sur le site de l’Éducation nationale. Il est remis par un jury de 2 000 élèves d’établissements français, qui choisissent l’ouvrage sorti dans l’année leur semblant le plus méritant. Malgré ses belles ambitions, cette récompense reste souvent dans l’ombre du prix Goncourt, qui est remis par un cénacle littéraire considéré comme fort plus sérieux – il est d’ailleurs présidé depuis 2014 par Bernard Pivot —, alors que les deux prix partagent les mêmes finalistes
Mais il ne faut pas mésestimer ce prix littéraire car, comme le note France Inter le 10 octobre, ces deux dernières années les livres récompensés par le Goncourt des lycéens se sont considérablement mieux vendus que ceux qui ont reçu le Goncourt.
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En 2014, le jury du Goncourt des lycéens a décerné son prix à David Foenkinos pour Charlotte, alors que le Goncourt a penché pour Pas Pleurer de Lydie Salvayre. L’ouvrage récompensé par les élèves s’est vendu à 400 000 exemplaires, contre 230 000 pour celui plébiscité par les académiciens. Pire encore en 2015, puisque Boussole de Mathias Enard, prix Goncourt, s’est également vendu à 230 000 exemplaires contre 500 000 unités vendues pour D’après une histoire vraie, Goncourt des lycéens écrit par Delphine De Vigan. Soit plus de deux fois plus.
Le Goncourt des lycéens plus influent que les autres prix
Cette tendance est récente et doit encore passer l’épreuve des années : d’après les chiffres du cabinet GFK pour les années 2010 à 2014, la moyenne des ventes pour un Goncourt est de 395 000 unités vendues, contre 350 000 pour le Goncourt des lycéens. En revanche, ce dernier dépasse tous les autres concours littéraires, dont le Renaudot, le Femina, le Médicis… Il devrait être considéré avec justice comme un concours littéraire qui salue des écrivains au succès incontestable.
Plusieurs raisons expliquent ce succès. D’après France Inter, c’est d’abord parce que les goûts littéraires du jury lycéen n’ont rien à envier à ceux des membres de l’académie Goncourt. La radio rappelle que Mathias Enard avait déjà été distingué en 2010 par le jury des élèves, soit cinq ans avant son prix par la très officielle académie pour Boussole.
Aussi, les jeunes avaient porté leur choix l’année dernière sur une œuvre jugée plus “touchant[e]” avec D’après une histoire vraie que “la masse érudite” que représente Boussole. Un choix dont la pertinence peut se vérifier grâce aux ventes en librairie, même s’il faut avant tout garder en tête que la popularité d’une œuvre n’est pas nécessairement une preuve de sa qualité…