Un designer adapte Calvin et Hobbes en 3D pour offrir un coup de jeune à la BD

Un designer adapte Calvin et Hobbes en 3D pour offrir un coup de jeune à la BD

Le designer Gabriel de Laubier a transformé un strip de Calvin et Hobbes en un drôle d’objet en 3D, chaînon manquant entre la BD et la réalité virtuelle.

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Et s’il était l’heure d’accrocher la bande dessinée au train (un peu fou) de la réalité virtuelle ? Si, au premier abord, le neuvième art ne semble pas être celui qui se prête le mieux à l’immersion à 360 degrés par casque interposé, le designer parisien Gabriel de Laubier vient nous prouver le contraire en faisant déménager tout un strip de Calvin et Hobbes dans le périmètre autrement spacieux d’une page en trois dimensions.

Encapsulées en 3D, les digressions métaphysico-comiques du duo de Bill Watterson ne perdent rien de leur rythme tandis que leur univers graphique, pourtant réputé pour sa simplicité, s’enrichit considérablement. Il y a quelque chose d’intrinsèquement excitant à manipuler une page de bande dessinée du bout de la souris, jouer sur les épaisseurs et les angles de vue, et voir chaque case se transformer en une fenêtre ouvrant sur un monde microscopique. Sans avoir pu l’essayer avec des lunettes de réalité virtuelle Cardboard, on est toutefois prêt à parier que l’expérience est concluante.

Là où les liseuses contemporaines n’offrent finalement que des translations numérisées – à la qualité d’image supérieure – des bandes dessinées traditionnelles, la technique de Gabriel de Laubier, basée sur le logiciel de rendu Blender, propose une véritable mutation du support original qui, espérons-le, donnera des idées à d’autres artistes.

Car si la BD en 3D existe déjà sous forme d’installation “futuroscopesque” (Le Secret du ruban-mondeprésenté à Angoulême en 2015), qui modélise un décor virtuel tout autour des spectateurs, celle de Gabriel de Laubier propose l’approche inverse en conservant l’intimité propre à la lecture. Le lecteur garde le contrôle sur ce qu’il voit, et choisit ou non de faire le plongeon dans la profondeur de la case. Un luxe tant pour le public, qui apprécie généralement moyennement qu’on lui impose un changement de perception (coucou le cinéma 3D), que pour les artistes, qui ne seraient pas non plus obligés d’adapter toutes leurs cases au nouveau support. Et, lorsque l’on sait que toutes la technologie est déjà à disposition, on espère voir rapidement d’autres pages de Calvin et Hobbes débarquer dans le même format… et on se prend à rêver d’autres adaptations.