Le président du MoDem ne mache pas ses mots vis-à-vis du candidat de la droite, qu’il décrit comme soumis “aux puissances d’argent”.
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François Bayrou a pourtant longtemps défendu qu’il ne présenterait pas sa candidature afin de mieux se concentrer sur sa fonction de maire de Pau, ce qui laissait libre cours à toutes les spéculations. En décembre, Le Canard enchaîné révélait ainsi la possible conclusion d’un accord avec François Fillon, alors porté par la forte dynamique de la primaire de la droite. Des informations rapidement démenties par le président du MoDem : “Il y a au moins deux personnes qui savent que tout cela est intégralement bidon, c’est François Fillon et moi.”
“Puissances d’argent”
Le “PenelopeGate” a achevé de creuser la fracture entre les deux hommes, déjà fortement entamée par les positionnements pro-chrétiens de François Fillon et son programme ultralibéral. Avec la dégringolade du candidat de la droite dans les sondages, François Bayrou voit s’ouvrir une fenêtre de tir. Et il shoote : “Jamais dans l’histoire de la République, un candidat aux plus hautes fonctions, à la présidence de la République, n’a été ainsi sous l’influence des puissances d’argent.”
Référence directe aux proximités exposées au grand jour entre François Fillon et certaines multinationales, comme AXA – dont le PDG historique n’est nul autre que son ami Henri de Castries – ou encore Fimalac, dirigée par son autre ami Marc Ladreit de Lacharrière, également propriétaire de la controversée Revue des deux mondes. Des relations richissimes, et très généreuses. Le Canard enchaîné a ainsi révélé que le candidat de la droite avait touché plusieurs centaines de milliers d’euros pour des missions de conseil très floues, faisant planer des soupçons de conflits d’intérêt et de financement opaque d’activité politique. Tout un programme
“De très grandes sociétés multinationales se paient des hommes politiques […] pour qu’ils les aident à ouvrir des portes, à se servir de leurs relations pour leurs intérêts, enfonce François Bayrou. Ce dont la France a besoin aujourd’hui, poursuit-il, c’est d’avoir un président de la République qui [lui garantisse] la loyauté, l’intégrité du débat.” Serait-ce lui ?
Il n’officialisera sa position que le 20 février, le temps de laisser se calmer l’incendie médiatique qui n’en finit pas de faire fondre les intentions de vote du côté de François Fillon. Intentions de vote dans lesquelles, étrangement, François Bayrou est déjà crédité de 5 % …
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