La France pourrait tourner à 100 % aux énergies vertes d’ici 2050

La France pourrait tourner à 100 % aux énergies vertes d’ici 2050

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Solar farm. Photovoltaic power plant. Alpes-de-Haute-Provence. France. (Photo by: BSIP/UIG via Getty Images)

Selon les experts de l’association négaWatt, la France pourrait fonctionner entièrement avec des énergies renouvelables d’ici le milieu du siècle, à condition d’œuvrer pour la transition énergétique dès à présent. 

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L’institut négaWatt, qui rassemble une vingtaine d’experts de l’énergie, a publié mercredi 25 janvier la synthèse de son dernier “scénario énergétique”, pour la période 2017-2050. Selon leurs prospections, la France pourrait tout à fait sortir des énergies fossiles et du nucléaire (ce dernier représentant 77 % de notre production d’énergie en 2014), pour basculer sur un mix énergétique 100 % renouvelable. Notre pays aurait alors un bilan carbone neutre, c’est-à-dire qu’il compenserait complètement ses émissions de gaz à effet de serre.

Et cela n’a vraiment rien d’utopique pour Thierry Salomon, vice-président de négaWatt interrogé par Le Monde :  “Nous persistons et nous signons. Nos choix, dont certains pouvaient paraître osés il y a quelques années, sont aujourd’hui étayés par les progrès réalisés dans les solutions alternatives.” Un point de vue partagé par Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) : “Les objectifs fixés aux différentes filières sont tout à fait atteignables […] le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des réorganisations industrielles et des évolutions sociétales drastiques.”

Cap sur la sobriété et le renouvelable

Pour cela, négaWatt préconise une sobriété et une efficacité énergétiques qui se manifesteraient par une action drastique pour faire face au gaspillage de l’énergie – à travers une consommation maîtrisée et durable, la rénovation énergétique des bâtiments et la transformation des transports. Cela permettrait, “sans limiter le niveau de confort ni ralentir l’avènement d’une société numérique de plus en plus connectée, [de] contribue[r] à une réduction de 46 % de la consommation moyenne par ménage des appareils électriques par rapport à 2015, et de 41 % dans le tertiaire“.

Il s’agirait ensuite d’alimenter cette consommation en énergie divisée par deux grâce aux sources renouvelables. À commencer par la biomasse et l’éolien, puis le photovoltaïque et le biogaz. Dans ce scénario, nos 58 réacteurs nucléaires actuels ne seraient pas prolongés au-delà de 40 ans de fonctionnement, c’est-à-dire à l’horizon 2035 pour le plus récent. Le tout pour une production 100 % made in France.

Cette transition énergétique entraînerait selon les experts de négaWatt une mutation de la société, avec une économie globale de 370 milliards d’euros ainsi que la création de plus de 500 000 emplois sur la période 2020-2050. Mais tout cela à condition de mettre dès à présent en œuvre les outils déjà élaborés par le gouvernement, comme la loi sur la transition énergétique de 2015 ou l’Accord de Paris issu de la COP21 – “dont le rythme d’application est très insuffisant“, souligne négaWatt. Les acteurs, les outils et un scénario existent donc bel et bien pour entamer l’un des plus grands chantiers de ce siècle.