Ces journalistes sportives exposent le harcèlement dont elles sont victimes sur Twitter

Ces journalistes sportives exposent le harcèlement dont elles sont victimes sur Twitter

Deux journalistes ont dévoilé une vidéo aussi réussie que choquante qui prouve qu’à l’heure des réseaux sociaux le sexisme est plus que jamais de mise dans le monde du sport.

On savait que les femmes journalistes spécialisées dans le sport étaient régulièrement victimes de harcèlement sur les réseaux sociaux. Mais on ne savait pas à quel point. Désireuses d’éveiller les consciences, les journalistes américaines Julie DiCaro (animatrice pour la radio de sport 670 The Score) et Sarah Spain (journaliste chez ESPN) se sont alliées pour dévoiler une vidéo aussi réussie que choquante.
Les deux femmes ont invité une dizaine d’hommes à s’asseoir en face d’elles et à lire à haute voix, sous leur nez, des messages très dégradants qui leur sont adressés sur Twitter. “Nous avons demandé à de vrais hommes de lire de vrais commentaires sur des journalistes sportives“, annonce la vidéo.
Si dans un premier temps, ces messieurs parviennent aisément à verbaliser les tweets qui défilent sous leurs yeux, ils ont de plus en plus de mal, au fur et à mesure que la vidéo avance, à les dire, tant ces tweets se font de plus en plus atroces. Jusqu’à carrément s’excuser, au nom de la gente masculine, auprès des deux femmes.

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“Un des joueurs des Blackhawks devrait te battre à mort avec sa crosse de hockey comme la PUTE que tu es. SALOPE”. (© Twitter)

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“Twitter et Facebook sont les nouvelles lignes de front”

Julie DiCaro n’en est pas à son coup d’essai. En septembre dernier, elle publiait déjà dans Sports Illustrated une tribune pour dénoncer le harcèlement incessant dont elle et ses consœurs sont victimes sur les réseaux sociaux.
Intitulé “Threats. Vitriol. Hate. Ugly truth about women in sports and social media” (“Menaces. Méchanceté. Haine. La triste vérité sur les femmes dans le sport et les réseaux sociaux”), son témoignage personnel confirme qu’en termes d’égalité des sexes, le combat est encore long, entre autres parce que les réseaux sociaux permettent une liberté d’expression plus grande – et donc potentiellement plus sexiste – qu’il y a quelques années :

“Celles d’entre nous qui osent envahir cet espace essentiellement masculin sont généralement acceptées, mais il persiste une minorité bien décidée à exclure les femmes, et à les faire revenir au ‘bon vieux temps’, époque où elles discutaient de recettes de cuisine, de réunions de parents d’élèves et de chaussures. (Est-ce vraiment cela dont elles parlaient ?)
Malheureusement pour ces ‘homministes’, une génération entière de femmes a grandi sous le Title IX [l’amendement Title IX of the Education Amendments of 1972, voté en 1972 aux États-Unis, interdit toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes d’éducation soutenus par l’État, ndlr], élevée par des pères progressistes et des mères ‘kick-ass’ qui les ont emmenées voir des matchs de football, fait faire des un-contre-un dans l’allée du jardin, et qui leur ont appris à lancer une balle. De plus en plus de personnalités féminines les ont encouragées à croire que le sport peut aussi être leur domaine, et c’est pourquoi, pour ces femmes-là, il est tout à fait naturel de prendre part à une conversation qui parle de sport.
Pourtant, quarante ans après que Robin Herman est devenue la première journaliste sportive à entrer dans un vestiaire de la NFL, les femmes sont encore en train de mener une guerre contre le sexisme endémique de cette industrie, dont Twitter et Facebook sont les nouvelles lignes de front.”