“Fascistes !” : des militants de la Ligue du Nord chassés d’une plage

“Fascistes !” : des militants de la Ligue du Nord chassés d’une plage

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© Rossano Sasso via Facebook

L’opération des militants de la Ligue du Nord a tourné court.

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“Fascistes ! Racistes !” : ce week-end, la plage de Castellaneta Marina, dans les Pouilles italiennes, a été le théâtre d’un affrontement entre militants de la Ligue du Nord et simples plagistes. Le ton est rapidement monté entre les deux groupes, forçant les premiers à quitter les lieux.

Cet épisode fait suite à l’arrestation deux jours plus tôt d’un sans-abri de 31 ans, de nationalité marocaine, accusé d’agression sexuelle sur une jeune fille mineure, sur cette même plage du Sud de l’Italie. Le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini avait commenté l’événement en ces termes : “À la maison les bêtes comme lui”.

“Un immigré marocain en situation irrégulière a tenté d’abuser d’une jeune fille de dix-sept ans, qui a heureusement été secourue par son fiancé.”

Le lendemain donc, drapeau du parti de M. Salvini à la main, un groupe de militants s’est rendu à la plage et a pris à partie un vendeur de colliers et de foulards à la sauvette, lui demandant de quitter la plage, l’accusant “d’abus”, rapporte La Repubblica. Rossano Sasso, député des Pouilles de la Ligue du Nord, était notamment présent. Sur Twitter, il a déclaré vouloir “libérer les Pouilles”.

Mais ces derniers se sont heurtés aux personnes présentes sur la plage, qui se sont mobilisées pour faire front. Accusés par les militants de la Ligue du Nord d’être du Parti démocrate, ils ont rétorqué : “non, nous ne sommes juste pas racistes” puis les ont chassés de la plage en criant : “allez vous en !”

Le président de la région se dit “fier de ses concitoyens”

Le président de la région des Pouilles, Michele Emiliano, du Parti démocrate, a commenté la scène sur Facebook, se félicitant de la réaction de ses administrés :

“Je suis fier de mes concitoyens qui savent faire la distinction entre les bonnes et les mauvaises personnes. Et nous nous tenons du côté des bonnes personnes, sans distinction de race, de religion, ou de nationalité.

Si d’autres personnes que nos frères noirs avaient le courage et la force physique de vendre des choses en marchant sous le soleil de nos plages, ils nous rendraient tous un service dont nous avons besoin.”

Beaucoup de commentaires reprochaient à Michele Emiliano, magistrat de profession, de ne pas condamner la vente d’objets de contrefaçons. “En tant qu’ancien homme de justice, vous devriez vous soucier de la légalité !”, lui a-t-on notamment écrit. Ce dernier y a répondu en déclarant :

“Vous vous souciez plus des grandes marques que des pauvres gens ? Quelle concurrence voulez-vous que nous fassions à Ray Ban, Fendi, Ferragamo ou à d’autres marques célèbres ? La contrefaçon doit être arrêtée à la production, pas à la vente pendant cinq jours sur les plages.”