“Facho !” “Pauvre conne !” Le passage houleux d’Alain Finkielkraut à la Nuit debout

“Facho !” “Pauvre conne !” Le passage houleux d’Alain Finkielkraut à la Nuit debout

Le philosophe s’est brièvement rendu place de la République, samedi soir à Paris, pour la Nuit debout. Il a été accueilli par des insultes, auxquelles il a répondu. 
Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut, qu’on pourrait classer parmi les penseurs conservateurs voire réactionnaires, a fait un petit tour à la Nuit debout parisienne, place de la République, samedi 16 avril.
Deux semaines après le début du mouvement, et quelques heures après la visite de l’ancien ministre grec Yanis Varoufakis, figure européenne de la gauche de la gauche, Alain Finkielkraut s’est donc frotté aux manifestants… Mais sa visite a tourné court. Il a en effet été chahuté et insulté par des militants, à qui il a répondu vivement avec, parfois, le même registre de langage.
Plusieurs vidéos de son passage éclair circulent sur le web. On doit à Sadi Diawara celle qui est sûrement la plus claire et audible :

L’essayiste se fait traiter de “facho”, “pauvre con” et même de “saloperie”. Doté d’un tempérament éruptif, Alain Finkielkraut ne se laisse pas faire et rétorque : “Fascistes !” Alors que la tension monte entre lui et certains manifestants, qui lui crient “casse-toi”, d’autres leur demandent de se calmer et de “le laisser passer”.

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“Gnagnagnagnagna”

Dans son message Facebook, le jeune homme qui a pris cette vidéo assure avoir eu un bref échange avec Alain Finkielkraut. Ce dernier aurait justifié sa présence ainsi :

“Je lui ai demandé s’il était venu en soutien et il m’a répondu : ‘Je suis simplement venu me faire un avis, mais c’était prévisible que j’allais tomber sur des demeurés…'”

Le mépris de l’un n’ayant d’égal que la haine des autres, cette séquence est un triste sommet de vacuité intellectuelle.
A la fin de la vidéo, tandis que le philosophe est toujours suivi par des manifestants, Alain Finkielkraut s’énerve et insulte une femme qui se montrait elle-même insultante. Le vine de Sadi Diawara reprend ce moment :

On peut entendre l’animateur radio de l’émission “Répliques” clamer :

“Gnagnagnagnagna !
Pauvre conne ! Pauvre conne !
Des coups de latte, hein, qu’il te faut ! Des coups de latte, hein, qu’il te faut !”

Et de justifier cette violence verbale ainsi :

“N’en rajoutez pas, je me fais insulter, je peux répondre ? Je suis quand même un être humain, non ?”

Bien qu’il ne soit pas affilié à un parti politique, Alain Finkielkraut défend des idées difficilement compatibles avec celles qui ont conduit les manifestants de Nuit debout à s’installer chaque soir place de la République. S’il n’est pas forcément compétent sur les questions économiques, ses prises de position sur l’éducation, les questions de genre, l’identité française ou la jeunesse lors des émeutes de 2005 semblent bien éloignées de la “convergence des luttes” défendue place de la République.
Hasard du calendrier, le même soir, le patron du Medef a été pris à partie par d’autres militants de la Nuit debout, cette fois sur le plateau de l’émission On n’est pas couché, sur France 2. Venus avec François Ruffin, réalisateur du documentaire antisystème Merci patron !, ils ont perturbé le début de l’interview de Pierre Gattaz. Ils ont mis leur happening en sourdine après que Laurent Ruquier leur a demandé de respecter cet espace de débat.